Les chefs sont les premiers concernés

Le "luidji" était une coutume et un rite de passage (interdit mais pratiqué en cachette). En tant que chefs, nous avons lutté contre cette pratique, mais le côté caché et secret nous mettait hors du coup. Un jour, nous avons surpris des luidjis et nous sommes mis les ainés à dos en intervenant violemment et en sanctionnant les auteurs. Par solidarité, les ainés de la troupe se sont opposés aux sanctions et ont fait bloc contre le staff. On nous reprochait d’aller contre les "traditions" et de nous opposer à une pratique anodine "qui n’avait jamais fait de mal à personne".

C’est à cette occasion que nous avons convoqué un conseil avec tous les ainés de la troupe pour mettre les choses à plat et discuter de pourquoi c’était si important pour eux d’infliger des luidjis comme rite de passage. Cette discussion a étrangement démystifié les choses et confronté les aînés à l’étrangeté du rite et à son aspect contingent. On a observé par après une quasi disparition des luidjis (qui étaient encore pratiqué marginalement comme une résistance à notre autorité), mais qui ne bénéficiaient plus du statut de "rite de passage" normalisé. Des échos que j’ai eus par après, les luidjis en tant que tradition ont disparu après le départ de notre staff. Ce que je veux souligner, c’est que les chefs sont les premiers au courant des excès et des dérives, et les premiers concernés.

Scout toujours ? Le mur de témoignages

De mars à août 2023, Médor s’est penché sur les mouvements de jeunesse belges et leurs débordements.
Sur ce mur de témoignages désormais clôturé, vous pouviez partager votre expérience. Ensemble, vos témoignages nous ont permis de comprendre comment se mettent en place des dérives. Les conclusions de cette enquête participative sont à retrouver sur medor.coop/scouts

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