On n’a qu’une envie : être celui qui donnera le coup de pied

La totémisation, c’est la porte ouverte aux humiliations sur des mineurs qui n’ont aucune idée de ce qui leur arrive. Lors de ma totémisation, à 12 ans, j’ai ramassé des coups de pieds au cul en implorant le pardon d’une divinité imaginaire. Et ça, c’est vraiment très soft. Quand on est aux scouts c’est pas comme les baptêmes, on n’a rien choisi du tout, c’est juste le passage obligatoire pour appartenir au groupe. Après ta totémisation on n’a plus qu’une envie : pouvoir être celui ou celle qui donnera le coup de pied.

Quand on en parle entre chefs on peut entendre "Oui mais ça vaaaaa, dans d’autres unités c’est bien pire" ou "Mais c’est pour rire, on les fait pas pleurer non plus". Moi, j’ai pleuré, j’ai eu envie de tout sauf de rire. Mes chefs, représentants de ma sécurité, étaient en train de me faire sentir en danger.

Autre fait marquant de mes années aux Éclaireurs, le dropping comme punition. J’ai 14 ans, il est minuit et on est emmenés, les yeux bandés, dans une voiture. On nous lâche dans un village a 10km du camp avec pour seul matos, une carte. Pas un mot des chefs. Nous avons passé 2 heures horribles, tout le monde pleurait, les chefs tournaient en voiture et nous klaxonnaient en rigolant. J’ai ressenti le plus grand sentiment d’injustice.

Scout toujours ? Le mur de témoignages

De mars à août 2023, Médor s’est penché sur les mouvements de jeunesse belges et leurs débordements.
Sur ce mur de témoignages désormais clôturé, vous pouviez partager votre expérience. Ensemble, vos témoignages nous ont permis de comprendre comment se mettent en place des dérives. Les conclusions de cette enquête participative sont à retrouver sur medor.coop/scouts

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