La violence est banalisée par le contexte

C’était un univers très masculin car adolescent. Y’avait un truc très animal chez les scouts, ils sentaient la brebis hors du troupeau, plus faible, et ils s’acharnaient sur elle. À l’époque, je pleurais très facilement, j’étais plus faible que les autres physiquement. Mon surnom c’était "le pédé". On m’encourageait à être "moins efféminé".

Il y a une omerta autour de la violence dans le scoutisme. On ne peut pas en parler à ses parents, parce qu’alors on sera la balance et ça sera pire après.

Les chefs eux-mêmes infligent des punitions qui sont réfléchies pour être violentes. Dans un camp, j’ai vu des chefs mettre des scouts dans un trou sous une grille, en plein soleil.

Ce qui empêche de changer ces pratiques, c’est que les chefs sont illégitimes lorsqu’ils demandent aux scouts de ne pas bizuter les plus jeunes, vu qu’ils l’ont eux-mêmes fait avant, à ces mêmes scouts. Cette violence est banalisée parce qu’elle arrive dans le contexte du scoutisme.

Ce que certains scouts m’ont fait vivre à moi comme à d’autres était horrible et ils ne s’en rendent pas compte. J’en parle dès que je croise des gars de mon unité, ceux qui ont laissé faire. Ils ne tombent jamais complètement des nues mais ils sont surpris par les proportions que ça a eu sur moi.

Scout toujours ? Le mur de témoignages

Médor se penche sur les mouvements de jeunesse belges et leurs éventuels débordements. Des comportements inappropriés, des abus ou même des violences se déroulent dans ce cadre. Effets de groupe, traditions jamais remises en question ?
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Notre enquête participative est à suivre sur medor.coop/scoutisme

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