Une attitude autoritaire et dégradante vis à vis des jeunes
En tant qu’ancien animateur et formateur chez les guides, je peux confirmer que le problème est sous-évalué. Selon moi l’inertie du problème réside dans le fait que beaucoup de jeunes qui ont souffert lors de leur totémisation quittent le mouvement peu après celle-ci. Le mouvement se retrouve alors presqu’uniquement composé de jeunes qui, parce qu’il sont moins sensibles, n’ont pas mal vécu la totémisation. Quand à leurs tours ces jeunes deviennent animateurs, c’est très difficile, pour eux, de faire une analyse critique d’une situation qu’ils ont globalement tous bien vécu.
Il y a vingt ans j’ai commencé à avoir un regard critique sur la totémisation quand j’ai trouvé que le maître de cérémonie avait une attitude autoritaire et dégradante vis à vis des jeunes. Il prenait aussi un certain plaisir à se trouver dans cette situation. A la suite de ce camp,un jeune sur lequel il avait été particulièrement dur à quitté le mouvement.
Par la suite, j’ai partagé cette analyse critique lors des formations que j’ai donné après mais presque toujours, je me suis retrouvé seul face à 12 animateurs convaincus qu’il n’y avait aucun problème. Une seule fois seulement, j’ai pu appuyer ma vision sur l’expérience négative vécue par un formé, les autres fois tous les "survivants" n’avaient pas mal vécu leurs totemisation.
Le fait d’avoir des animateurs très jeunes qui passent directement d’animés à animateurs ne leur donne pas non plus le temps nécessaire pour avoir un recul personnel sur leur propre expérience. Si depuis 1950, les fédérations tentent d’éradiquer le problème sans succès, elles doivent arriver à la conclusion qui s’impose, la seul solution pour arrêter les traditions négatives est d’interdire pendant dix ans la totémisation, afin d’effacer l’héritage négatif et l’inertie qui l’accompagne pour ensuite partir sur de bonnes bases.
Raton-Laveur