Les scouts totémisés portaient une toge blanche et une cagoule pointue. Oui, comme au Ku Klux Klan.

Aux louveteaux, il y avait déjà des moutons noirs. Plus tard, j’ai mis un mot sur ce qui les différenciait eux, de nous : la classe sociale.

Aux éclaireurs, on peut carrément parler de masculinité toxique, de virilisme et d’homophobie. Pendant la totémisation, on était dans une logique d’autorité simple, exactement comme dans le baptême étudiant que j’ai fait des années plus tard. Les scouts déjà totémisés portaient une toge blanche et une cagoule pointue blanche. La toge et la cagoule du chef de troupe étaient rouges. Oui, comme au Ku Klux Klan.

Chaque veillée commençait par une ronde des totems, où tout le monde sauf les chefs commençait gueule en terre (dans une version un peu différente de celle du baptême étudiant) et où les déjà totémisés se relevaient progressivement au moment de dire leur totem et leur quali. Les noms totémisés restaient gueule en terre pendant toute la ronde des totems.

La nuit de la totémisation, il y avait des stands, comme au baptême étudiant. Avec une série de gueule en terre, comme au baptême étudiant, et des pompes, comme au baptême étudiant.

J’ai vu, à un stand, des totémisés pisser dans une flaque d’eau et puis exiger des totémisants que, à chaque pompe, ils fassent des bulles en soufflant dans la flaque.

Les éclaireurs qui n’étaient pas appréciés avaient souvent un totem "vengeance", un animal un peu ridicule ou disgracieux. Une partie du folklore consistait à faire croire à ceux qui n’étaient pas encore totémisés qu’ils allaient rater, comme au baptême étudiant.

Aux éclaireurs, il y avait clairement des dominants, les grande gueules, et des souffre-douleurs, nommés les "perdus", ou les "perpètes". Les chefs n’encourageaient pas, mais laissent faire.

Les qualis étaient, dans cette troupe (et c’est rare, en comparaison aux autres) à acquérir, et pas acquis. Plutôt que de valoriser quelqu’un, on mettait en évident l’un de ses défauts.

Scout toujours ? Le mur de témoignages

De mars à août 2023, Médor s’est penché sur les mouvements de jeunesse belges et leurs débordements.
Sur ce mur de témoignages désormais clôturé, vous pouviez partager votre expérience. Ensemble, vos témoignages nous ont permis de comprendre comment se mettent en place des dérives. Les conclusions de cette enquête participative sont à retrouver sur medor.coop/scouts

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