Qui dit staff, dit appartenir à une « famille »

17 ans, première année où je suis cheffe. Nous étions deux filles dans un staff de 6 mecs, pour la plupart plus âgés que nous. Qui dit staff, dit appartenir à un groupe, « une famille ». Arrive une de mes premières soirée scoute où j’embrasse un garçon. De là, s’enchaine un tourbillon d’insultes de la part de mon staff. J’étais simplement traitée de pute, de suceuse. Puis ça a découlé sur mes sœurs qui ont subi la même chose. Ils nous comparaient, faisaient des paris sur nos comportements en soirée scoute, en camp, en hike… Tout était un prétexte pour m’emmerder, « mais c’est bon c’est pour rigoler hein détend toi ».

À cet âge-là, je n’avais aucune répartie, donc je ne disais rien, sachant que j’allais finir par souffrir encore plus… Personne autour de moi ne me défendait, surtout pas les autres mecs de mon staff. Quand elles étaient présentes, mes sœurs ou mes copines, n’osaient rien dire non plus, de peur que ces insultes se retournent contre elles ou qu’elles en bavent encore plus.

Encore aujourd’hui, 10ans après, cette réputation infondée nous suit ou nous angoisse encore. En bibliothèque, sur Tinder, on a déjà eu des réflexions d’inconnus par rapport à ces histoires.

PS : merci de nous offrir la chance de pouvoir s’exprimer sur ce sujet-là, en dehors de notre sphère amicale !

Scout toujours ? Le mur de témoignages

De mars à août 2023, Médor s’est penché sur les mouvements de jeunesse belges et leurs débordements.
Sur ce mur de témoignages désormais clôturé, vous pouviez partager votre expérience. Ensemble, vos témoignages nous ont permis de comprendre comment se mettent en place des dérives. Les conclusions de cette enquête participative sont à retrouver sur medor.coop/scouts

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