Exclus en série
Textes (CC BY-NC-ND) : L’équipe de Médor
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Voici ce que vous avez loupé sur www.medor.coop ces trois derniers mois.
L’ENQUÊTE DE SANTÉ
L’hôpital va craquer. Le personnel soignant aussi. Ce cri d’urgence est devenu un appel lancinant, depuis mars et bien avant en fait, à ausculter un grand corps malade : notre système de soins de santé. Après une série de portraits de soignant·e·s victimes du Covid, Médor se penche depuis septembre sur un enjeu moins éclairé : la mise sous données de l’hôpital. Ou comment les chiffres et le management ont pris le pouvoir sur les soins de santé. Après deux enquêtes sur les effets pervers du système de financement des hôpitaux, Médor a récolté plus de cent témoignages de soignants sur leur vie sous la pression des chiffres. Les résultats sortiront en décembre, avec une série d’articles en plus : les « Regards sur les données ». Réussite de notre technique participative : des témoignages forts de soignants ont afflué vers le site. Parmi eux, celui de Sérima Tebbache, médecin assistante en cours de spécialisation, qui a attiré notre attention sur les conditions de travail interpellantes des assistant·e·s en Belgique francophone. Ce témoignage est devenu une enquête en plusieurs épisodes, déjà consultables ici.
CES ÉLÈVES HORS DU RANG
L’école : tu vas payer !
L’enfer scolaire est pavé de bonnes intentions. Nous en avons fait la démonstration, fin septembre sur notre site, avec la remédiation et, dans ce numéro, avec des cours particuliers. Certaines écoles, soucieuses de tirer leurs élèves « vers le haut », estiment qu’en classe, il faut avancer avec ceux qui suivent. Les autres ? Ils n’ont qu’à rattraper leur retard lors de séances d’étude payantes ou de cours particuliers. Les élèves et leurs parents se retrouvent, dès lors, face à un dilemme : payer ou redoubler.
MON TRAVAIL, MON ENFER
L’Appel des 100
Médor a publié une enquête – la dernière – qui dénonce les négligences graves de la SNCB et d’Infrabel dans l’entretien des locomotives et sur les chantiers du Réseau express régional (RER). De la sous-traitance en cascade générant du danger pour le personnel de ces entreprises publiques, voire pour les navetteurs. Le nouveau gouvernement a été interpellé au Parlement. Avec l’aide de nos experts, nous sommes passés dans une phase d’échange et de consultation auprès des syndicats, des magistrats, des chercheurs. Puis viendra la sensibilisation d’un public aussi large que possible. Après un an d’enquête, l’équipe de Médor est convaincue du coût sociétal élevé de la fraude sociale organisée qui s’est imposée dans de nombreux secteurs d’activité : « Stop à cette fraude massive et à l’exploitation au travail qui en découle », notre appel sera lancé au début de 2021. L’intention première était le 1er décembre. Le confinement nous incite à reporter de quelques semaines. D’ici là, continuez à réagir et à nous informer !
Boule à facettes
Avec la rentrée, les autruches ont fait leur retour. Ces passionarias de la diversité continuent d’infiltrer toutes les couches de Médor, dans le but de dénicher des journalistes et des articles qui reflètent mieux la richesse de notre société. Après avoir organisé une première « bourse diversité », elles ont réussi avec l’aide d’Actiris à nous faire signer un vaste plan, qui nous engage à ouvrir grand les portes et les fenêtres de notre rédaction. Et voilà qu’aujourd’hui, elles lancent une seconde bourse, appelée cette fois « inclusion » (voir ici), destinée à celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans le profil type du journaliste « homme, blanc, universitaire », mais ont un projet d’enquête et besoin de soutien financier ou humain pour le réaliser. Date limite : le 30 janvier 2021.
EXCLU
Semlex, munitions et grenades
Le consortium de journalistes OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), auquel est associé Médor, publie une nouvelle enquête dans l’affaire Semlex/Gunvor. Les firmes Semlex, basée à Uccle (production de documents biométriques), et Gunvor (négoce de pétrole) auraient aidé l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à s’armer contre sa population lors de la guerre civile de 2011. Une correspondance confidentielle évoque une commande pour l’équivalent de 4,5 millions d’euros d’armes (6,3 millions de dollars). La liste annexée comprenait près de 7 millions de munitions, 6 000 grenades propulsées par fusée et 300 grenades fumigènes.
Semlex, bis repetita
C’est l’histoire de France, Luc (prénoms d’emprunt) et Albert, de Semlex. Quelque 45 000 euros en cash, petites coupures, SVP. De main à main. C’est l’histoire de cash échangé entre la BNP et Semlex, cette société belge spécialisée dans la production de documents administratifs biométriques.