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Des séries, une seule justice

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Cyril Elophe. CC BY-NC-ND.

Sur son site Medor.coop, notre magazine vous invite à partager ses préoccupations pour une société plus juste. La première de ces séries développées sur le web, pendant six mois ou un an, arrive à terme. Douleur, puis travail, école, santé : voici nos angles d’attaque.

Notre douleur, à nous les fragiles

À lire sur le site de Médor, deux récents papiers dans cette thématique qui a inauguré nos « séries web », à l’automne 2019. D’abord une étude de l’ULB liant la pauvreté et la consommation d’antidouleurs opioïdes en… France. Le constat est-il applicable en Belgique ? L’économiste Mathias Dewatripont ajoute cette question surprenante : « Lorsqu’il y a moins de médecins, on pourrait penser qu’il y a moins de prescriptions d’opioïdes. C’est l’inverse. Nous remarquons une corrélation entre ruralité et consommation d’opiacés. Les gens qui vivent dans des zones reculées auraient-ils tendance à être plus malheureux ? »

Ensuite, Médor s’est entretenu avec François Colinet, sociologue, journaliste, enseignant et, malgré lui, expert en douleurs. François vit le « mal » au quotidien depuis cinq ans et une opération qui a mal tourné. Il s’inspire du philosophe argentin Miguel Benasayag. « Selon lui, nous devons sortir de l’idée de la dichotomie faible/fort. L’idée est que nous sommes tous fragiles dans des contraintes imposées. Si je l’accepte, je peux redéployer de la force dans le cadre imposé. C’est toute la question de l’adaptation. » Se réinventer dans un cadre restreint, une lecture du moment…

Olivier Bailly

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Cyril Elophe. CC BY-NC-ND

« Mon enfer au travail » fait le beurre de quelques-uns

Y a-t-il une fatalité au dumping social, à la fraude organisée et à l’exploitation au travail ? Prenons la statistique non officielle des seuls « travailleurs détachés », venus d’autres pays de l’Union européenne. Ils sont utilisés massivement dans la construction ou le transport pour baisser les prix. Leurs patrons ne paient pas de cotisations en Belgique. Résultat, le manque à gagner pour la Sécurité sociale fédérale se chiffre en théorie à 1,1 milliard d’euros… par mois. Depuis janvier, sur le web, nous illustrons ce tabou collectif : personne ne veut voir cette réalité. Surtout pas les gouvernements, les directions d’hôpitaux, les bourgmestres. C’est eux que nous allons titiller d’ici à octobre, aidés par un groupe de cinq conseillers à la fois plongés dans le cambouis et la conscience sociale : les magistrats Michel Claise, Marianne Thomas et Jean-Claude Delepière (un jeune retraité très actif) ainsi que le vice-président de la Fédération internationale des droits humains Alexis Deswaef. Pourquoi l’État, l’ONSS, accepte-t-il du travail indigne, voire illégal, sur les chantiers qu’il commande ou supervise ? Dernier cas en date : le siège de l’OTAN, à Bruxelles. Rien que ça. Nous voulons sensibiliser le « grand public » et nous réitérons cet appel : d’où vous êtes, témoignez.

Philippe Engels

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Léo Gillet. CC BY-NC-ND

Ces élèves hors du rang

Notre système scolaire est l’un des plus inégalitaires d’Europe. Depuis fin mars, Médor tente de décoder comment et pourquoi des cohortes d’élèves sont « cassées » par l’école. Notre enquête décrit une véritable « machine à trier » : chaque année, 60 000 élèves disparaissent de l’enseignement général entre la 1re et la 3e secondaire. Où vont-ils ? Dans le technique, le spécialisé ? Sur quels critères et pour quel avenir ? « Ils nous ont forcé la main pour le mettre dans le spécialisé », raconte Latifa, dont le fils n’a jamais pu raccrocher. Sabri, lui, s’est accroché. Poussé vers la sortie tout au long de sa scolarité, à coups de « Si tu veux faire avocat, fais secrétaire ; si tu veux faire médecin, fais infirmier », il est aujourd’hui titulaire d’un master en relations internationales, mais garde un souvenir amer de cette école qui s’est débarrassée de tous ses élèves « hors standard ». Comme Sabri ou Latifa, plus de 120 élèves, profs et parents, ont déjà témoigné via notre site. Parmi eux, quelques-uns dénoncent ces écoles « réputées » qui écrèment, parfois inconsciemment, leurs élèves. Nous cherchons encore des infos et témoignages sur cette étrange « disparition » d’élèves. Aidez-nous !

Chloé Andries et Céline Gautier

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Amélie Carpentier. CC BY-NC-ND

Médor en quête de santé

L’idée était déjà là, fin 2019. Une enquête sur la construction d’un nouvel hôpital de l’intercommunale Vivalia, en pleine nature, dans la province de Luxembourg, avait permis de confirmer l’intuition : notre système hospitalier est malade. Et le Covid-19 a fait éclater la fragilité et les failles de notre système de soins auprès du grand public. Emportant une dizaine de soignants au passage, selon notre décompte en cours. Le fonctionnement des hôpitaux est de plus en plus soumis à des logiques d’économies budgétaires, à une rationalisation des services qui entraînent la colère du personnel soignant. Le nombre d’infirmières par patient figure sous la moyenne européenne, et la colère des soignants devait se manifester dans la rue fin mars 2020. Le Covid-19 en a voulu autrement. La grande manifestation devrait prendre place en septembre. Durant les prochains mois, Médor va enquêter avec vous, et publier en ligne, sur l’état du patient à l’hôpital. Qu’est-ce qui crée ses problèmes de financement ? Est-il devenu une entreprise comme une autre, gérable comme n’importe quelle entreprise ? Qu’est-ce que le Covid-19 nous a révélé sur ses failles ?

Quentin Noirfalisse

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Marin Driguez. Tous droits réservés

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