« Il faut surveiller les médecins »

Enquête de l’ULB sur la pauvreté et les opioïdes (2/2)

17_overdose-désepoir-2_Plan de travail 1.jpg
Cyril Elophe. Tous droits réservés.

Le centre de recherche ECARES (Solvay, ULB) s’est penché sur le lien entre pauvreté et ventes d’opioïdes en France. On savait que la pauvreté blesse. Elle drogue également.

L’Institut interdisciplinaire pour l’innovation en soins de santé s’intéresse aux traitements dispensés aux patients. Ce radar santé de la Solvay Brussels School ne pouvait passer à côté des opiacés. A partir de données françaises, ses chercheurs tentent de dénicher les causes d’une consommation de plus en plus problématique.

Explications avec les économistes Ilaria Natali, Mathias Dewatripont et Patrick Legros.


Qu’est-ce qui vous a motivés à lancer cette étude ? L’hypothèse américaine des « deaths of despair », ces morts de désespoir analysés par le Prix Nobel Angus Deaton ?

Mathias Dewatripont – Réunir des médecins, des économistes et d’autres experts en sciences sociales pour comprendre comment on peut améliorer la situation est d’abord l’un des enjeux de ce centre de recherche. Pour que nos soins de santé fonctionnent correctement et que notre système ne vole pas en faillite, il faut notamment éviter la surconsommation de médicaments. Les opioïdes plongent les États-Unis dans la plus grande crise de drogues de leur histoire. Sommes-nous à l’abri ou juste en retard ? Et qu’est-ce qui détermine cette consommation d’opiacés ? Outre-Atlantique, on remarque que la publicité joue un grand rôle. Mais on pense aussi que le malheur des gens n’y est pas étranger.

Pourquoi avez-vous mené ces recherches en France et non en Belgique ?

Ilaria Natali – Parce que nous avons eu l’opportunité d’exploiter ces données françaises. Des chiffres assez détaillés pour pouvoir analyser le phénomène en profondeur. A ce jour, aucune étude européenne empirique ne s’était penchée sur les facteurs économiques ou socio-démographiques qui déterminent cette consommation …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3541 abonnés et 1999 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus