Mort·e·s en première ligne
Combien de décès du Covid-19 dans le personnel des soins de santé et des maisons de repos en Belgique ? Médor lance un appel à témoignage pour créer un mémorial en ligne
Textes (CC BY-NC-ND) : L’équipe de Médor
Publié le
Mort·e·s en première ligne est un projet de notre rédaction pour créer un mémorial virtuel dédié à tous les membres du personnel soignant au sens large qui sont décédés du Covid-19 en Belgique. Nous cherchons à la fois à leur rendre hommage à travers des portraits, à comprendre comment ils ont pu être contaminés et mettre en avant leur apport dans la lutte contre la maladie. En bas de cette page, vous trouverez notre formulaire de témoignage.
Nous voulons également recueillir les récits de celles et ceux qui en sont sortis, après être passés en soins intensifs. La question du suivi de ces soignant.e.s, et du risque de trauma pour l’ensemble du personnel doivent être au cœur des préoccupations.
Pourquoi cet appel ?
Notre pays ne dispose pas de chiffres sur le nombre de décès au sein du personnel des hôpitaux ou des maisons de repos et de soins dus au Covid-19, ni sur les soignant.e.s actuellement dans un état grave à cause du virus. Les professions ne sont pas demandées au moment de la déclaration de décès.
Il est par ailleurs très compliqué de connaître combien de soignant.e.s ont simplement été contaminés par le virus. Selon le média spécialisé en santé Medi-Sphere, ces déclarations de contamination sont pourtant reçues par l’institut de santé publique Sciensano.
Même si la priorité actuelle, dans les hôpitaux, est de sauver des vies, nous pensons qu’il est essentiel, pour l’avenir, de tenir un comptage le plus précis possible des décès et mesurer l’ampleur des séquelles sur les soignant.e.s afin de tirer les leçons de leur combat contre le Covid-19 et de comprendre s’ils ont été suffisamment protégé.e.s.
De nombreux articles, réactions sur les réseaux sociaux, en Belgique et partout ailleurs, indiquent que ce n’est pas le cas. Selon l’OMS, 23 000 travailleurs des soins de santé ont été touchés dans 50 pays. En Italie, ils représentent 11 % des contaminations. En Chine, 3,8 %.
Annette Kennedy, la présidente du Conseil international des infirmières, a dénoncé le 20 avril dernier « les risques » encourus par les soignant.es « à cause du manque d’équipement de protection du personnel pour le garder sain et sauf. Cela n’aurait jamais du arriver, et ne doit plus jamais arriver. »
Nous cherchons spécifiquement à documenter les décès et les cas graves de Covid-19, notamment ceux qui laisseront des séquelles, pour ces professions :
- Infirmières et infirmiers
- Médecins
- Aides-soignantes
- Ambulanciers et ambulancières
- Personnel des maisons de repos et de soins (MRS)
- Infirmières et aides à domicile
- Personnel de nettoyage en hôpitaux, personnel de cuisine et de blanchisserie
- Technicien.nes d’imagerie médicale
- Pharmacien.nes
- Personnel administratif des hôpitaux et MRS
À quoi cela peut-il servir ? « Nous devons quand même aller au front, diront certains membres du personnel des soins de santé. N’hésitez pas à lire notre réflexion sur l’intérêt public de ce projet.
Comment partager une information avec nous ?
Si vous êtes un proche d’une victime, un collègue, un ami (décédé ou en soins intensifs), vous pouvez nous raconter son histoire de plusieurs façons :
- En remplissant le questionnaire ci-dessous
Ou alors
- Par mail : sante@medor.coop
- Par un message privé sur Facebook : facebook.com/medormag
- En nous appelant ou nous écrivant par SMS/Whatsapp ou Signal : +32 472674838
Envoyez-nous votre nom et prénom (sauf si vous désirez rester anonyme) et votre témoignage (sur le modèle du formulaire ci-dessous).
Médor s’engage à respecter toute demande d’anonymat. Un journaliste vous contactera avant de publier toute information et recoupera les témoignages.
Les données de ce formulaires ne seront pas utilisées à d’autres fins que pour ce projet de recherche. Les champs marqués d’une astérisque sont obligatoires.