Sacré lit conjugal
Il ronfle, elle lui pique sa couette, elle rentre tard, il se lève tôt… Les raisons de vouloir dormir séparément ne manquent pas. Chez nous, peu de couples osent dire qu’ils ont franchi le pas.
« Certaines nuits, j’ai des envies de meurtre, déclare Lola, 34 ans. Je rumine. Je veux que ce bruit s’arrête. Je guette le prochain grognement comme le tonnerre dans l’orage. Je le pousse doucement de la main, une fois, deux fois. Ça se termine par un coup de pied dans la hanche. Enfin, il se retourne. Il faut que je profite de l’accalmie pour m’endormir. Heureusement, le matin, tout s’apaise. On se prend dans les bras et la journée commence. »
Guirec et Lola sont en couple depuis six ans. Ils vivent heureux dans leur villa du Brabant wallon, entourés de leurs deux enfants de 6 et 11 ans. Mais les jours de Lola sont plus beaux que ses nuits. Guirec a pourtant tout fait pour limiter ses ronflements : il a perdu du poids et s’est fait redresser la paroi nasale, amputer des amygdales et coudre la luette. « C’est plus acceptable, le bruit n’est plus continu comme avant, mais ça reste pénible, comme une tronçonneuse qui se met en marche par intermittence », décrit-elle. Faire chambre à part, le couple y a pensé – Guirec a un temps dormi sur le canapé –, mais il a finalement opté pour un lit king size avec deux matelas séparés. Les boules Quies augmentent encore la distance. « Dormir séparément, ce serait quand même triste », estiment Guirec et Lola.
C’est ancré dans nos mœurs : un couple qui …