Plusieurs mois d’attente pour un rendez-vous

J’avais 17 ans, j’ai fait toutes les démarches seule sans en parler à personne, j’avais beaucoup trop peur, trop honte. C’était en décembre 2011. J’ai agi vite, tout aurait pu être réglé avec des médicaments, sauf que les médecins étaient en vacances d’hiver. J’ai dû attendre un mois pour avoir un premier rendez-vous avec un gynéco et deux mois de plus pour l’opération. Je passe sur les deux entretiens avec des psys où on me fait sentir que je suis en faute, où je dois justifier ma décision, je tiens bon. Le jour de l’opération l’infirmière s’inquiète de me voir grimacer au moment de l’anesthésie locale, la gynéco lui répond "oh non, ne vous inquiétez pas, elle n’a pas encore mal là" (effectivement). Après que je me sois rhabillée, elle me dit encore "maintenant vous savez que la contraception ça sert à quelque chose". Je n’ai rien dit, j’ai regardé par terre, j’avais 17 ans, des parents qui ne parlaient jamais de sexe, je n’avais jamais vu de gynéco avant et je venais de passer trois très longs mois.

Mon avortement, si violent

Si vous avez été victime de violence(s) lors de votre IVG, à travers des mots ou des actes du personnel soignant, n’hésitez pas à livrer votre témoignage. La parole libérée contribue à ce que de tels agissements ne se reproduisent plus.

Ce mur de témoignages fait écho à notre article "Un avortement, deux claques", paru dans le numéro 23, en juin 2021.

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