"Alors, prête pour l’aventure ?"

Nous sommes en 2012. Je souhaite avorter et j’appelle l’hôpital où j’ai accouché de mon dernier enfant (Sainte-Elisabeth à Uccle). Une secrétaire au téléphone me dit sèchement "nous ne faisons pas ça ici. Je me tourne vers Saint-Pierre, qui me guide vers César De Paepe. Une semaine d’attente à l’époque, une souffrance mentale où j’ai eu le temps de culpabiliser. Le jour de l’avortement arrive. J’apprends que nous sommes "toutes regroupées" et que ça se fait à la chaîne, visiblement. On m’installe dans une chambre pédiatrique, faute de place. Autour de moi, des Mickeys, des petits papillons, des bébés rieurs. Cynique, sadique ? Une infirmière prend ma tension, me prépare dans cette chambre. "Alors, prête pour l’aventure" ? Je me suis demandé si elle faisait exprès ou si c’était malhabile ? Je n’ai eu aucune proposition de suivi psychologique. Lâchée dans la nature, avec mes souvenirs de mauvaise aventure au pays des Mickeys cyniques. Heureusement que j’avais un mental fort et un partenaire soutenant. Je suis triste quand j’en parle, mais aussi révoltée. Pourvu que cela se passe autrement aujourd’hui ?

Mon avortement, si violent

Si vous avez été victime de violence(s) lors de votre IVG, à travers des mots ou des actes du personnel soignant, n’hésitez pas à livrer votre témoignage. La parole libérée contribue à ce que de tels agissements ne se reproduisent plus.

Ce mur de témoignages fait écho à notre article "Un avortement, deux claques", paru dans le numéro 23, en juin 2021.

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