On laisse le bocal avec l’embryon dans la pièce

19 ans, étudiante à l’ULB en 1977… au siècle passé, cela semble si lointain mais ce sont des choses qui ne s’oublient jamais, qui s’impriment profondément dans la mémoire et qui changent le cours de la vie. Un premier petit ami, un premier amour vécu à fond la caisse, dans une belle découverte de l’amour physique. Au sortir d’une éducation dans un milieu catholique assez prude… Pas assez de jugeote pour prendre un moyen contraceptif régulier comme la pilule mais se contentant de préservatifs… ou pas. Et la consternation ! Ce qui devait arriver arriva, inéluctable. Passage tardif à Aimer à l’ULB… mais trop tardif… Nous nous retrouvons à Namur devant Willy Peers. Les infirmières me disent : « Comment en étant étudiants à l’univ, vous n’êtes pas plus évolués que cela ? ? » Le médecin aussi me fait des reproches, découragé par le fait de se trouver devant des jeunes de famille aisée et intellectuellement privilégiés… Après le curetage, le bocal avec l’embryon est abandonné dans la pièce, avec moi… Comme une accusation de meurtre. Nous n’avons jamais su si c’était volontaire ou si cela résultait d’une distraction ou si c’était un acte manqué ? À la fin de nos études, je fais le deuil de mon premier amour sans doute pour conforter ce deuil qui existe entre nous.

Mon avortement, si violent

Si vous avez été victime de violence(s) lors de votre IVG, à travers des mots ou des actes du personnel soignant, n’hésitez pas à livrer votre témoignage. La parole libérée contribue à ce que de tels agissements ne se reproduisent plus.

Ce mur de témoignages fait écho à notre article "Un avortement, deux claques", paru dans le numéro 23, en juin 2021.

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