Un entretien psy humiliant

Une procédure d’IVG a été entamée mais heureusement, la grossesse s’est terminée en grossesse non évolutive (ouf ! ! !). J’ai malgré tout dû subir l’entretien psy avec l’infirmière sociale. Elle était très à l’écoute et gentille mais franchement ce fut pénible et humiliant ! Je connais parfaitement les modes de contraception, ce qui est arrivé est un accident dû au désaccord (bras de fer) sur les modalités de contraception entre mon homme et moi. Alors que le choix d’avorter était évident et clair à plus de 1000 %, cet entretien m’a vraiment rendue triste, et dirigeait de facto, par le déroulé même de l’entretien, la responsabilité de cet accident sur moi. Ce moment m’a totalement humiliée et un peu bouleversée. On se sent comme une enfant qui a fait une bêtise, une femme un peu débile. Je ne reproche rien à l’infirmière. C’est la procédure de l’entretien que je trouve totalement déplacée. J’aurais accepté de répondre à tout par écrit (certainement pour les données stat’s) mais l’entretien est juste atroce. Encore une fois, les femmes, alors qu’elles portent TOUT (coût économique, responsabilité morale, physique, psychique, conséquences sur la santé…) subissent un coût supplémentaire et une humiliation juste à cause de cette différence physiologique. C’est juste scandaleux. SI une femme veut avorter, la moindre des choses est de la suivre, de lui faire confiance et surtout, de la soutenir dans son choix ! Pas de l’infantiliser, de la réduire à une créature qui a mal géré et qui doit bien confirmer son choix et réfléchir pendant 6 jours… C’est juste hallucinant, ce sont pour moi des restes d’une patriarcat moralisateur dans les politiques de santé (encore bien présent). Par contre, j’ai trouvé positif qu’on me donne le choix de le faire par voie médicamenteuse ou hospitalisée. Tomber enceinte peut arriver à cause d’hommes qui refusent la seule contraception qui convient à la femme en question ou juste à cause d’une distraction de la femme ou juste parce que l’homme foire tout seul ! Mais les hommes, eux, ne doivent pas se soumettre à un entretien. Et les hommes ne se soucient guère de tout cela, ils ne perdent ni temps, ni argent avec tout cela. Ils s’en fichent quasi tous, la plupart du temps. Ils n’ont aucun coût économique lié à la contraception et à la santé sexuelle et reproductive (consultations préventives ou en urgence, frais de contraception, médicaments…) et ne subissent jamais les conséquences de leurs actes (grossesse, soucis du HPV et autres MSTs, impacts psy, déprime…). Ils sont bien souvent porteurs de maladie et ils sont à la base de la cause de la grossesse mais n’ont aucun soucis ni ennuis de santé physique/psychique ou matériels à cause de cela. Il faut responsabiliser les hommes sur cette question, il faut qu’ils assument les coûts avec les femmes et supprimer cet entretien, de grâce… c’est au gynéco de faire du planning familial.

Mon avortement, si violent

Si vous avez été victime de violence(s) lors de votre IVG, à travers des mots ou des actes du personnel soignant, n’hésitez pas à livrer votre témoignage. La parole libérée contribue à ce que de tels agissements ne se reproduisent plus.

Ce mur de témoignages fait écho à notre article "Un avortement, deux claques", paru dans le numéro 23, en juin 2021.

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