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La partouze est finie

Parlement européen

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Jan Staiger. CC BY-NC-ND.

C’est l’une des missions de l’Europe : pousser les États membres à prendre des mesures exemplaires pour l’égalité et contre le harcèlement sexuel. Mais au sein de son instance la plus démocratique, le Parlement, la débauche a fait place au silence. Officiellement, il n’y a jamais eu d’agressions sexuelles (ou alors une seule ?).

Atmosphère libertine pourquoi pas, mais sans consentement, c’est préoccupant : en mars 2024, le collectif MeTooEP (pour « European Parliament ») présente les résultats d’un sondage sur la nature omniprésente du harcèlement sexuel et psychologique au sein du Parlement européen. Sur 1 136 réponses, 49,56 % disent avoir été victimes de harcèlement psychologique, 15,49 % ont été victimes de harcèlement sexuel et 8,10 % de violence physique, et 40 % des personnes interrogées ont été témoins de harcèlement. Tous les journalistes qui enquêtent sur le sujet se heurtent à l’omerta, cette loi du silence traditionnellement attribuée aux milieux mafieux et qui régit la bulle européenne. Manque de transparence. Absence de contrôle. Peu ou pas de témoins. Eddy Wax, reporter politique chez Politico, m’explique que trouver des victimes qui acceptent de parler est quasiment impossible.

« Elles se sentent découragées ou rebutées par l’opacité du système. La plupart témoignent anonymement, car elles redoutent de perdre leur travail ou de risquer un procès en diffamation. » Il ajoute : « C’est un mélange d’impunité et d’impuissance. Les députés font eux-mêmes les règles, tout est fait pour les protéger. Une fois qu’ils sont élus, ce sont eux les patrons. » En février 2024, Wax révèle qu’un professeur du très prestigieux Collège d’Europe de Bruges (qui a formé des générations de juristes, de diplomates et de …

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