4min

Le boléro de Franco

Rumba à Kin’

fleuvedemelancolie
Morgane Griffoul. CC BY-NC-ND.

Depuis 2013, le label belge Planet Ilunga réédite en vinyle des morceaux introuvables ou égarés des belles heures de la rumba congolaise. Bart Cattaert, son fondateur, collabore de près avec les héritiers des légendes que sont Franco Luambo, Docteur Nico ou Grand Kallé.

Il faisait froid et un peu gris, ce vendredi-là, à Jette, pas très loin de la gare et de la maison communale. Titi et Papa Robert ne savaient pas encore que, dans quelques secondes, ils allaient toucher la grâce. Bart s’est levé de son fauteuil et s’est mis à fouiller dans son épaisse collection de vinyles. Sourire aux lèvres, il a posé la galette sur le lecteur. Des percussions et une guitare enivrantes sont montées dans l’air. Une voix ronde et mélancolique a surgi, dès la deuxième seconde. « Bokei mboka mosika, mawa ekoteli nga, nakobi te o. » (« Vous êtes partie pour un pays lointain. La tristesse est rentrée en moi. Depuis je n’avance plus. »)

« Ce ne serait pas le plus beau boléro de Franco, ça ? », dit Bart alors que Papa Robert et Titi écoutent, aux anges. Franco, c’est Franco Luambo Makiadi, alias Le Grand Maître. Le Sorcier de la guitare. Une légende en République démocratique du Congo et partout en Afrique, voire dans le monde. Un homme qui à 12 ans jouait déjà à Kinshasa en professionnel, avec le groupe Watam (Les délinquants).

À cette époque, dans les années 1950, les musiciens congolais développaient avec génie la rumba. Un style qui mêle les sons traditionnels congolais à la Highlife amenée par les marins ghanéens dans les années 1930 et aux rythmes cubains, modelés par les esclaves et revenus en terre natale à la faveur des vinyles des colons.

Rumba tentaculaire

Quand Bart nous fait écouter ce morceau …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3640 abonnés et 2013 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus