Tâter le terrain
Auteur·e : L'équipe de Médor (CC BY-NC-ND)
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Dans les colonnes du Monde du 2 juillet, le journaliste Samuel Laurent posait un douloureux constat pour la profession : dans la bataille démocratique, les faits sont morts. Paix à leur âme… Et Donald Trump en est le premier fossoyeur. Le Républicain mène sa campagne électorale avec un très très long nez : plus de 60 % de ses arguments lâchés en meeting sont faux. Autre continent, même constat : l’Angleterre vient de claquer la porte européenne sur un mensonge. L’argument majeur du camp du « leave », martelé à longueur de campagne, placardé sur les bus de Boris Johnson, partisan du Brexit, assurait qu’en sortant de l’Union européenne, les caisses de la sécu britannique récupéreraient chaque semaine 350 millions de livres (420 millions d’euros). Tout au long de la campagne, des études indépendantes avaient démenti cette affirmation. Mais peu importe. C’est moins les faits que la conviction avec laquelle on les prononce qui compte.
La Belgique n’est pas en reste. Après les attentats de Bruxelles de mars dernier, le ministre de l’Intérieur (N-VA) Jan Jambon affirmait qu’une « partie significative de la communauté musulmane [avait] dansé à l’occasion des attentats ». Critiqué pour l’interprétation sémantique très personnelle des mots « part significative », Jan Jambon avait rétorqué « ce sont des faits. […] Dans une démocratie, c’est important, je pense ». Sur ce dernier point, on est bien d’accord avec lui. Sauf que pour Jan Jambon, « pas besoin de preuve ».
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