« Hmm, comme par hasard, avec toi ça passe »

Nafisa K. « Je suis membre d’une association de journalistes professionnel.le.s. L’année où j’ai été élue comme administratrice, c’était la première fois qu’on élisait des femmes alors que l’association a 100 ans. Cette année-là, pour le coup, nous étions 3 élues sur 7, mais bizarrement, j’ai toujours été la seule à participer aux réunions du Conseil. Je relevais aussi la très faible participation des femmes aux assemblées générales alors que la liste des membres assure la parité en genre. Bénéficiant de l’expérience à l’international, je dispose d’un réseau solide et d’un bon sens en relations publiques. Un jour alors que je relate une histoire où j’ai facilité la mise en contact avec une personne manifestement difficile à joindre par l’association, l’un de mes collègues lance d’un air taquin : « hmm… comme par hasard avec toi ça passe » (je n’ai plus les propos exacts), sous-entendant qu’étant une femme, j’ai pu établir la connexion (Il a peut-être raison, que sais-je ? Mais c’est tellement déplacé de lancer cela en pleine réunion professionnelle, et surtout parmi des collègues exclusivement masculins). Aucun collègue n’a relevé, ce sont des vannes ordinaires. J’ai failli sourire de gêne mais je n’ai rien dit. Je ne suis plus retournée aux réunions et je crois avoir compris pourquoi les femmes participent si peu aux rencontres, voire les évitent. J’en fais d’ailleurs autant depuis et d’ailleurs je ne compte pas renouveler mon mandat. »

Mon média, ce macho

Si vous êtes journaliste ou collaboratrice d’une rédaction belge et que avez été victime de sexisme (de la remarque machiste jusqu’au harcèlement), racontez-le ici. Pour que cela n’arrive plus. 

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