"On a un peu peur, avec ton fils, les horaires, tout ça…"
Anne : "C’était il y a une dizaine d’années. J’étais journaliste indépendante depuis dix ans et j’élevais seule mon fils (qui était encore en maternelle). J’avais postulé pour une place de salariée dans le journal pour lequel je travaille toujours. L’entretien s’était très bien passé, j’étais confiante et surexcitée. Au moment de sortir de la pièce, un des chefs (qui me connaissait bien puisque je bossais avec lui depuis un paquet de temps…) m’avait pourtant interpellée : "Si on te donne la place, tu penses que ça ira ? On a un peu peur, tu vois, avec ton fils, les horaires, tout ça…" J’avais été sciée. Mais j’avais répondu du tac au tac que si j’avais pu gérer mon statut de freelance en tant que mère célibataire, je supposais que je pourrais gérer un statut de salariée. J’ai finalement été engagée. Mais je n’ai jamais oublié ce que j’ai ressenti alors, un peu comme une humiliation…"
Anne