"on m’avait prévenu que tu étais une "gauchiste" mais pas que tu étais aussi coincée…"
Christine (pseudo). Quand je suis entrée à la rédaction, le premier jour de mon engagement, on m’a désignée du doigt celui qui allait être mon chef de service. Je me suis présentée, le type m’a regardée de haut en bas, de bas en haut puis a soupiré : "Encore une femme, c’est la fin de la profession ! " A l’époque, nous étions (moi compris) cinq femmes sur une rédaction qui comptait une centaine de journalistes. Quelques jours plus tard, j’étais occupée à me servir une tasse de café quand un journaliste de mon service est venu se plaquer contre moi en me prenant les seins. Je me suis retournée d’un bloc et je lui ai balancé un coup de poing dans l’estomac en le prévenant : la prochaine fois, je viserai plus bas". Il m’a dit "on m’avait prévenu que tu étais une "gauchiste" mais pas que tu étais aussi coincée…" Authentique ! Plus tard, il est devenu mon chef de service. J’ai chèrement payé mon geste. Le harcèlement a été quotidien.