Nous avons pu acheter une imprimante et des livres pour nos enfants, juste avant le confinement
"En tant qu’enseignante je ne suis pas parvenue à contacter tout mes élèves (environ 180) via mail ou groupe whatsapp. Je sais que certains n’ont « que » leur smartphone pour accéder aux informations et n’ont pas un accès illimité. Il est clair que les inégalités vont être creusées. D’un côté on ne peut pas empêcher certains parents de travailler avec leurs enfants et des les ouvrir à la culture mais il y a de l’autre côté énormément d’enfants qui ne vont pas pouvoir avancer correctement. Étant enseignante dans le qualifiant je suis face à des élèves qui ont besoin d’être épaulés, ils ont besoin qu’on reformule les questions, ils ont besoin de s’assurer d’avoir bien compris. Ils ont également besoin d’être « portés » par le mouvement pour se mettre au travail. Et tout ça ne peut être fait qu’en classe. Par contre, je suis convaincue qu’il faut absolument garder le lien même si c’est via un petit travail. L’idée, c’est de leur dire « hé les gars, l’école est toujours là, on se retrouve bientôt, on pense à vous ». Cette situation est une vraie catastrophe pour les élèves défavorisés/à besoin spécifiques/en décrochages. Le fossé se creuse chaque jour un peu plus ! En tant que parents, nous sommes ultra privilégiés. Nous avons acheté une imprimante (150€ environ) afin de pouvoir imprimer le travail scolaire reçu pour nos enfants. Nous avons la chance de pouvoir faire des dépenses imprévues. D’autre part, avant le confinement, en voyant arriver la fermeture des écoles/commerces, j’avais été acheter des livres d’activités scolaires adaptés pour mes enfants."
Emilie, enseignante