Nous sommes profs et nos enfants en apprendront davantage chez nous qu’en allant à l’école
"Nous avons la chance de vivre dans une maison suffisamment spacieuse. En outre, étant tous deux enseignants, ma femme et moi disposons de ressources matérielles et humaines considérables, si bien que, au cas où nous serions amenés à enseigner à nos enfants jusqu’à la fin de l’année scolaire, ils apprendraient davantage qu’à l’école (au niveau des matières enseignées, mais évidemment pas au niveau des rapports socio-affectifs avec leurs congénères !). Outre le fait que nous sommes nous-mêmes enseignants, ma femme et moi provenons tous deux de familles d’enseignants, auxquels nous faisons appel pour que les enfants ne soient pas trop assommés et pour que nous puissions, nous aussi, faire notre travail (auquel nous sommes astreints et qui nous prend plus d’heures que d’habitude !). Ainsi, par exemple, les enfants ont chaque jour des cours de gym avec un oncle qui est prof d’éducation physique. Ils font des dictées avec une de nos amies dont le fils est dans leur classe. Ils ont plusieurs fois par semaine des cours d’instrument de musique…
Depuis le confinement, nous sommes confrontés à une difficulté qui consiste dans un choix moral. En effet, les actuelles directives ministérielles prescrivent aux établissements scolaires de ne pas viser d’apprentissages nouveaux pendant la durée du confinement. Cependant, nous estimons que nos enfants, probablement comme tous les enfants, ont besoin d’apprendre. La simple révision d’apprentissages déjà bien acquis suscite un certain abattement chez les élèves qui sont dans leur situation. Dès lors, nous avons décidé de continuer à leur apprendre des choses nouvelles, d’autant que le différentiel éventuel entre nos enfants et les autres élèves de leur classe, le cas échéant, ne durera pas plus de quelques semaines, avant la fermeture définitive des écoles au 30 juin (si elles rouvrent d’ici là !). "
Christophe, enseignant