Dernières impressions de La Louvière

Le regard subjectif de l’équipe de Médor, après une semaine à La Louvière

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Laurent Poma. CC BY-NC-ND.

Médor a bouclé ses valises, refermé la porte de l’hôtel Belle-vue où l’équipe a séjourné une semaine. Nous étions quatre journalistes, un photographe, un responsable “engagement”. Après une semaine en immersion dans la cité des Loups, clôturée par une discussion animée sur le projet La Strada, Médor quitte La Louvière. Mais les projets continuent, comme nos articles. Voici nos dernières impressions.

Dimanche soir (3 octobre 2019), la rédaction de Médor est arrivée gonflée à bloc à La Louvière. Après deux mois de préparation, le premier Médor Tour était (enfin) lancé. Durant une semaine, les journalistes ont sillonné les routes de Strépy-Bracquegnies à Houdeng, de la gare centrale au CPAS louviérois.

Côté sujets : l’enjeu des commerces en centre-ville.

Mais nous n’avons pas eu la chance de rencontrer l’Echevin Leroy, qui a joué un jeu malsain avec la presse d’investigation. Un exemple ? Mercredi matin, nous contactons l’asbl directement responsable des commerces en centre-ville. Elle est sous sa responsabilité. Au bout de palabres et discussions, refus de nous donner les chiffres des commerces inoccupées. Le lendemain fin de journée, reportage sur Antenne centre à propos de… la situation du commerce dans le centre-ville de La Louvière, avec les chiffres en question. Faut-il être de La Louvière pour avoir les faveurs de l’échevin ?

La Louvière, c’est une ville récente qui partage tous les maux des anciennes. Chargée d’un passé glorieux et d’une difficile transition post-industrielle, La Louvière cherche son futur, tout comme son centre. La Strada devait solutionner ces problèmes. Alors, Médor a plongé les mains dans le cambouis, déniché la convention confidentielle de 2018, et abordé les raisons d’un blocage de plusieurs années. Provoquant l’ire, et surtout le silence des politiques. Le promoteur Peter Wilhelm, lui, a accepté de débattre vendredi 11 octobre, avec Médor et une soixantaine de citoyens, lors de notre événement de clôture. Deux heures de discussions franches, vives, qui laissent penser que la saga est loin d’être terminée.

Médor a croisé à La Louvière une population ouverte, coopérative et festive. Une population qui boit des coups chez Rudy (lui qui nous peste sur l’absence de communication parce qu’on ouvre nos ordis) jusque tard dans la nuit, qui écoute Elvis et qui raconte des blagues (vous connaissez l’animal qui crèche dans la cuisine ? Le lapin. Parce que lapince à sucre. Ce à quoi Médor a répliqué qu’il se trouvait dans la buanderie parce que lapince à linge. Débat nocturne de haute volée).

La Louvière, c’est une population qui aime sa ville et qui essaye de lutter contre des préjugés à la vie dure. Une population multiculturelle. Dont des invisibles. Des hommes et femmes meurtris par les aléas de la vie, privés de leurs droits, qui se racontent et nous racontent avec pudeur et dignité, leur calvaire. Une population solidaire et humble. Précaire également.

Médor au coeur de la culture louviéroise

La Louvière, c’est aussi la culture. Nous avons été accueillis à Central. Le Centre culturel de La Louvière. Il y avait eu une discussion autour de ce choix. N’allions-nous pas paraître embrigadés par le politique ? Central allait-il faire l’objet de pressions ? À peine un appel de la Ville pour comprendre “l’accord” entre Médor et Central. Pour le reste, l’accueil fut formidable. Une longue table en co-working est installée au milieu du hall, ce qui nous a permis d’être disponible toute la semaine pour nos visiteurs surprises (merci pour la discussion, Marc !)

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Loin des paillettes et des frasques de Franco Dragone, La Louvière continue de miser et de développer ce secteur culturel. Théâtre, cinéma, musée… l’offre ne manque pas dans la cité des Loups ; mais difficile d’intégrer tout le monde. Et si associations, CPAS et musées mettent en œuvre des politiques pour favoriser la culture pour tous, le compte n’y est pas. Durant son séjour à La Louvière, Médor a rencontré un ancien SDF devenu acteur au théâtre, des bénéficiaires de l’article 27 ou encore des représentants d’institutions. En décembre, dans l’édition papier de Médor, nous tenterons de répondre à la question : réunir culture et précarité : l’inaccessible étoile ? Pour toute information ou témoignage, continuez de nous informer via → lalouviere@medor.coop

La Louvière aura donc marqué le début des Médor Tour. Cette ville aura été tantôt chaleureuse, tantôt hostile - trop régulièrement pluvieuse. Elle aura permis à Médor de développer et d’affiner de nouvelles pratiques journalistiques. Tout n’a pas été parfait, mais on ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir essayé. On va maintenant se reposer, débriefer et, surtout, continuer.

A très bientôt,

L’équipe de Médor Tour

P.S. : Rendez-vous à Lasne, Huy, Arlon pour la suite !

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