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Le défi des épluchures

Déchets alimentaires à Bruxelles

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Gary Colin. CC BY-NC-ND.

Trognons de pomme, pelures de carotte, mouchoirs en papier… Les déchets organiques représentent la moitié du poids total des sacs blancs à Bruxelles. Compostage, biométhanisation : citoyens et autorités se divisent sur l’avenir qu’il faut leur donner.

Dans l’épicerie de quartier Roots, à Schaerbeek, les clients arrivent aussi chargés qu’ils repartent. Ils sont invités à jeter leurs déchets organiques dans un bac à compost installé devant le magasin, baptisé le Back to Roots. Les déchets organiques ainsi récoltés sont renvoyés à un maraîcher bio de la région pour enrichir son sol et faire grandir ses arbres dont les fruits nourriront les clients. Et hop, « la boucle est bouclée », comme aime à le dire Hannah Willsher, cofondatrice du lieu. C’est le premier magasin bruxellois qui s’essaye à la recircularisation de ses biodéchets. À l’instar de Roots, ces dernières années, les initiatives citoyennes de tri de déchets organiques se sont multipliées dans la capitale.

Mais il va falloir accélérer le tri des biodéchets, et rapidement. En effet, une directive européenne impose aux États membres de veiller à ce qu’ils soient triés et recyclés à la source – c’est-à-dire là où ces déchets sont produits, dans les ménages ou entreprises – d’ici au 31 décembre 2023.

Bruxelles à la traîne

On est loin du compte. À Bruxelles, la Région prend son temps. Le sujet a beau être sur la table du gouvernement depuis plus de dix ans, le changement est lent. Aujourd’hui, 90 % des déchets organiques bruxellois sont encore incinérés. « Un véritable gâchis », se désole Simon De Muynck, scientifique et coordinateur de l’opération Phos­phore. Nommé d’après l’un des principaux nutriments présents dans les déchets organiques, ce projet vise à promouvoir et à améliorer la collecte, le traitement et la valorisation de ce type de déchets. Il est le fruit d’une collaboration entre citoyens, experts et autorités régionales à travers Bruxelles Environnement. « Alors même que les terres agricoles belges voient leurs teneurs en matières organiques diminuer depuis les années 1960, les éléments nutritifs contenus dans les déchets organiques sont perdus pour toujours lorsqu’ils sont incinérés », alerte De Muynck. C’est un paradoxe quand on considère l’énergie mise en œuvre par Bruxelles pour développer l’agriculture urbaine de la capitale.

La Région n’est pas tout à fait immobile. Depuis 2016, elle fournit des sacs orange pour délester les sacs blancs du poids des déchets organiques. Sauf que ce dispositif, qui n’est pas obligatoire, ne permet de récolter que 9 000 tonnes de biodéchets par an, soit à peine 8 % du total de nos épluchures de pommes de terre, marcs de café et queues de haricots. En parallèle, une infime partie est traitée à l’échelle locale, environ 400 tonnes, principalement dans des composts de quartier. Les quantités restantes filent dans les sacs blancs pour aller tout droit vers l’incinérateur.

Des épluchures sur les routes

Que deviennent les sacs orange des Bruxellois une fois qu’ils les déposent dans la rue ? C’est ici qu’intervient la « biométhanisation. »

Avec d’imposants camions-poubelles, Bruxelles-Propreté récolte les quelques sacs orange jonchant les rues en porte-à-porte de nos paliers jusqu’à un centre de collecte à Grimbergen. Ils continuent ensuite leur route, toujours en camion, vers l’un des deux centres de biométhanisation de Belgique : Ypres, en région flamande, ou Herstal, près de Liège. Soit 100 à 125 kilomètres plus loin. Un transport plus gourmand en essence qu’une marche vers le bac à compost installé au bout de la rue ou au fond du jardin.

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Gary Colin. CC BY-NC-ND

Là-bas, un processus de plusieurs semaines s’enclenche. Traitement, fermentation, transformation… Mélangés dans des digesteurs, les déchets sont chauffés à 40°. Des conditions optimales pour que les bactéries puissent transformer la matière organique en biogaz. En ressort ensuite un résidu utile à la fabrication d’engrais, le digestat. Gaz et engrais sont prêts.

Partout, les usines de biométhanisation se multiplient pour permettre aux États d’accroître leur production d’énergie renouvelable et atteindre les objectifs européens. En 2020, la Wallonie comptait 55 unités de biométhanisation. Chez nos voisins français, le processus est plus avancé. Le pays en comptait 1 084 au 1er janvier 2021, et près de 1 000 projets étaient dans la file d’attente. Toutefois, ces usines font régulièrement l’objet de controverses.

La biométhanisation a tout d’une filière d’avenir. Pourtant, elle n’est pas infaillible. Ses détracteurs vont jusqu’à dénoncer la production d’une « fausse énergie verte ». Par exemple, du méthane peut s’échapper des cuves de digestat. Or, il s’agit d’un gaz à l’effet de serre 25 fois supérieur à celui du gaz carbonique.

Par ailleurs, les installations comportent des risques d’incendie, d’explosion, d’intoxication et même, paradoxalement, de pollution sur lesquels on ne peut pas fermer les yeux. Des mesures de sécurité indispensables doivent être prises pour limiter les risques. En août 2020, après le débordement d’une cuve dans le Finistère, gérée par Engie, près de 180 000 personnes avaient été privées d’accès à l’eau potable pendant plusieurs jours.

Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres. Daniel Chateigner, physicien et chercheur à l’Université de Caen, coordonne un collectif de scientifiques analysant les dérives du secteur. Leurs travaux ont permis de mettre en avant la dangerosité croissante de ce type d’installations. En 2013, ils comptabilisaient un peu moins de 2 % d’accidents par méthaniseur et par an, contre 5 % en 2020, allant de la simple pollution olfactive à l’explosion d’une cuve. « Le principal problème est créé par la grandeur du méthaniseur et par la façon dont il est géré », confiait-il à l’émission Cash Investigation en novembre 2021. Il alertait alors sur le fait qu’Engie soit responsable de 13 accidents sur les 39 répertoriés en 2020. Le scientifique en conclut que « les grosses structures sont accidentogènes ». Les petits méthaniseurs des fermes agricoles impliqueraient, quant à eux, nettement moins de risques d’incidents.

Du biométhane à Bruxelles ?

Pour relocaliser la gestion des sacs orange, la Région a une idée : créer sa propre usine de biométhanisation à Bruxelles. La production de biogaz à partir d’une ressource abondante et renouvelable séduit.

Après plus de dix ans de tergiversations, l’approche de la directive européenne sur l’obligation du tri provoque du mouvement. Sous l’impulsion du ministre de l’Environnement Alain Maron, la Région bruxelloise promet l’avènement de sa propre usine d’ici à 2026 sur le site de la station d’épuration Nord, près du pont de Buda à Haren. « Ce sont les prévisions optimistes », tempère Marion Courtois, responsable du dossier au cabinet d’Alain Maron, comme s’il fallait déjà s’attendre à du retard. « L’enjeu du timing, ce n’est pas tant la construction en elle-même, mais la nécessité de faire changer les comportements, justifie-t-elle. Si une superbe usine capable de traiter 25 000 tonnes par an naissait maintenant, on n’aurait pas de quoi la nourrir. » Car 25 000 tonnes, c’est près de trois fois plus que les 9 000 tonnes récoltées actuellement.

De façon générale, le digestat issu des usines de biométhanisation est de piètre qualité. Il en ressort une fraction solide plus ou moins séchée qu’il faut ensuite réactiver en la compostant. Surtout, en collectant les biodéchets dans des sacs, il se peut que le digestat soit envahi de microplastiques issus du broyage des sacs à l’usine et qui sont mal filtrés lors du processus de traitement. Les résultats d’une étude publiée en 2018 dans la revue scientifique américaine Science Advances alertent à ce propos : « Selon le prétraitement, les engrais organiques issus de la fermentation et du compostage des biodéchets, tels qu’ils sont appliqués dans l’agriculture et le jardinage dans le monde entier, sont une source négligée de microplastiques dans l’environnement. » À la Région, Marion Courtois parle d’un « vrai enjeu », mais se veut rassurante : « Il y aura, à l’entrée de l’usine, tout un mécanisme spécifique pour retirer les sacs orange. »

Avec une telle usine, le gouvernement bruxellois entend produire l’équivalent d’une éolienne terrestre d’électricité revendable, donc hors autoconsommation de l’usine. Soit entre 1 et 3 MW au maximum. De quoi subvenir aux besoins en énergie d’environ 4 000 habitants. On est loin de satisfaire la demande des 1,2 million d’habitants de la Région, sans compter toutes les entreprises gourmandes en énergie. Marion Courtois l’admet : « C’est marginal, on ne va pas changer le monde avec cette usine. » Pour un projet d’un montant de 30 à 40 millions d’euros, on peut se demander si le curseur est bien placé. À titre de comparaison, la Région wallonne estime actuellement le coût d’une éolienne à l’installation à 1,6 million d’euros par MW installé. Sur le plan social, l’usine ne créera pas d’emplois, ou à peine. On parle ici de « cinq ou six emplois », d’après Marion Courtois.

Risque public, profits privés ?

Les premiers défenseurs de la biométhanisation ne sont pas les associations environnementales ou les experts académiques de la question, mais plutôt les grands groupes privés qui en tirent directement profit… À condition d’être largement subventionnés via des certificats verts, car le seul prix du marché du biogaz ne permet pas un retour suffisant sur les coûts d’investissement et d’entretien. D’après le rapport de faisabilité de l’usine commandé par la Région, une redevance de 100 euros par tonne sera nécessaire pour obtenir un projet rentable. Si on multiplie par la quantité visée, soit 25 000 tonnes par an, on arrive à 2,5 millions d’euros d’aide publique pour faire tourner l’usine.

Ainsi, le groupe Veolia, leader mondial de la gestion des ressources et particulièrement actif dans la production d’énergie « verte », est très familier du mécanisme.

Reste à voir qui prendra le contrôle de l’usine bruxelloise. À l’heure du bouclage de Médor, le montage financier n’est pas encore acté. Veolia s’impose tout de même comme le principal candidat. Dans l’attente d’une décision du gouvernement bruxellois, Nicolas Germond, le CEO de Veolia Benelux, rappelait son intérêt dans les pages du Soir en mars dernier : « De notre côté, nous sommes prêts. » Le groupe français, très actif dans le secteur en Belgique et dans le monde, ambitionne de combiner la biométhanisation avec le traitement des boues de la station d’épuration Nord de Bruxelles, qu’elle contrôle déjà via sa participation dans la filiale Aquiris.

En juin 2019, les scientifiques de Phosphore alertaient déjà, dans un dossier adressé à la presse, sur la menace de « gains privés, risques publics » du partenariat public-privé tel qu’envisagé par Veolia. Simon De Muynck et Stephan Kampelmann, auteurs du document, rappelaient un incident important : « Du 8 au 19 décembre 2009, la même entreprise (via sa filiale Aquiris) n’a pas hésité à fermer la station d’épuration Nord, entraînant une catastrophe écologique majeure en Flandre : les eaux usées de 1,1 million de Bruxellois ont été déversées dans la Senne et plusieurs rivières flamandes. » La ministre de l’Environnement de l’époque, Évelyne Huytebroeck (Écolo), reprochait alors à Aquiris d’utiliser le chantage avec l’arrêt brutal d’un service d’utilité publique pour renégocier à son avantage son contrat avec la Région bruxelloise. Et les deux scientifiques de poursuivre : « Est-il prudent d’élargir l’emprise de Veolia en lui confiant les eaux sales et tous les biodéchets de la région, au seul et même endroit que l’incident de 2009 ? »

« Construire une usine centralisée, c’est donner un message technicien : l’industrie pourra gérer les problèmes », estime Simon De Muynck, du collectif Phosphore. Il plaide pour le renversement du paradigme avec une approche locale et accessible à tous les citoyens désireux de s’y investir.

En ce sens, l’asbl Worms aide les citoyens, les entreprises et les écoles à composter. Créée en 2010, l’asbl encadre quelque 200 composts de quartier lancés par des citoyens bruxellois, en parallèle à ses nombreuses formations et campagnes de sensibilisation.

Une réglementation encombrante

Bien des initiatives citoyennes fourmillent à l’échelle d’en dessous : composts de quartier, vermicompostières, bokashi… Les Bruxellois s’emparent progressivement de la problématique des biodéchets, sur fond de préoccupations environnementales grandissantes. Mais la volonté de composter se heurte aussi aux barrières réglementaires. Chez Roots, le bac à compost déborde. Il y a bien un fruiticulteur qui passe régulièrement récupérer du compost pour ses terres, mais ce n’est pas suffisant.

Hannah, la patronne, aimerait fournir cette ressource à davantage de producteurs locaux, mais la réglementation l’en empêche. La contrainte principale, c’est la certification bio. « Pour que les producteurs puissent la conserver, il faut 100 % de traçabilité. Or, avec un compost de quartier, ce n’est pas possible. » Victime de son succès, Hannah ne sait pas quoi faire du surplus de déchets organiques collectés. Alors, parfois, ils finissent dans un sac orange sur son palier. « Ce n’était vraiment pas le but de départ », regrette-t-elle.

Outre le label bio, « la réglementation européenne est très rigide concernant les déchets alimentaires. Elle met, de fait, tous les composts de quartier dans l’illégalité », s’exaspère Francisco Davila, biologiste et membre de Phosphore, qui pousse pour un changement de législation.

Suite aux crises sanitaires des années 2000 – crise de la vache folle, scandale du poulet à la dioxine et fièvre porcine, notamment –, l’Union européenne a mis en place des règles strictes pour protéger les citoyens des dérives de l’agro-industrie. Les restes alimentaires doivent être chauffés à plus de 70 °C pendant une heure pour pouvoir être réutilisés comme engrais. Aucun des composts de quartier bruxellois ne dispose du matériel nécessaire à ce type de traitement. C’est pourquoi Phosphore a commencé la corédaction du nouvel arrêté visant à clarifier ces règles et c’est désormais le Facilitateur biodéchets professionnels qui a repris le flambeau.

En juin dernier, le gouvernement bruxellois a validé le nouveau cadre légal relatif à la gestion des déchets, le Brudalex 2.0. En application dès le printemps 2023, ce texte a l’avantage d’enfin offrir une reconnaissance légale aux composts de quartier et, par extension, une forme de protection. Mais, avec le cadre viennent les contraintes, comme l’explique Romain Degen, chargé de communication chez Worms : « Il y aura désormais une séparation stricte entre composts de quartier et composts d’entreprise. Les deux ne pourront pas se mélanger. » Donc, par exemple, Roots et The Barn seront dans l’illégalité avec leurs composts ouverts aux citoyens.

Mais la réutilisation du compost mûr pose encore davantage problème. Par crainte d’une mauvaise hygiénisation, le Brudalex 2.0 enterre la possibilité de réutiliser légalement le compost à des fins agricoles ou commerciales. Il ne pourra servir que pour les espaces verts de la capitale et les jardins des particuliers. « Une opportunité ratée », pour Romain Degen. Le compost citoyen « ne servira que trop rarement à la production alimentaire, ce qui est dommage, car, chez Worms, nous avons à cœur de fermer le cycle », regrette-t-il. Pourtant, d’après Worms, pour assurer une certaine sécurité de la chaîne alimentaire, « une analyse de métaux lourds, huiles minérales et autres hydrocarbures aurait probablement suffi. »

La richesse de nos poubelles

Avec l’obligation de trier dès 2024, la détermination de certains citoyens ne suffira pas seule. Les quantités à traiter sont aussi gigantesques que les enjeux du dossier. Chez Worms, la solution industrielle paraît indispensable aux yeux de Diego Michiels, chargé de projets : « Il n’y a plus beaucoup de place pour mettre encore des composts de quartier. » Worms invite donc à réfléchir à une collecte plus respectueuse de l’environnement, sans pour autant se passer d’une installation de biométhanisation sur le territoire régional.

Entre l’ultra-local et l’industriel, il y a un champ considérable de possibilités. C’est, en réalité, cette absence d’échelle intermédiaire que regrettent les scientifiques de Phosphore. Pour Bruxelles, ils avaient étudié la mise en place des bacs de « co-compostage » à grande échelle dans différents lieux de la ville. Des installations qui, certes, ne produiraient pas d’énergie, mais plutôt du compost d’excellente qualité pour nos terres agricoles. Après examen, la Région a gentiment écarté leur proposition pour privilégier l’usine. « On leur a présenté un outil ouvert et participatif, mais ils ont préféré une solution industrielle et technocratique », regrette Simon De Muynck. Une question, selon lui, d’idéologie : « Je pense qu’avec une peau de banane, il faut faire de la terre, et pas de l’électricité. »

La gestion des déchets constitue l’une des préoccupations majeures pour faire face aux défis environnementaux. Loin d’être un fardeau dont il faut se débarrasser, les déchets organiques doivent être considérés pour ce qu’ils sont véritablement : des ressources. Pour y parvenir, un soutien structurel et une sensibilisation globale doivent s’imposer. Le sujet ne peut plus constamment finir à la poubelle…

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  1. À Bruxelles, on met dans les sacs blancs tous les déchets qui ne peuvent pas être triés, par exemple dans des sacs jaunes (papier) ou bleus (PMC).

  2. D’après les chiffres de l’association ValBiom.

  3. Système de soutien à la production d’électricité verte : les producteurs d’électricité verte ont droit à l’obtention de ces subventions pour leur production.

  4. Selon le rapport final de l’« Étude de faisabilité stratégique d’implantation d’une unité de biométhanisation en Région de Bruxelles-Capitale » (novembre 2018).

  5. « Les prix de l’énergie et la quête de l’indépendance donnent des ailes à Veolia », Michel de Muelenaere, Le Soir, 27 mars 2022.

  6. Siginfie « matière organique fermentée » en japonais. C’est une méthode de compostage qui permet de valoriser les déchets de cuisine et de table.

  7. Service régional destiné à offrir un accompagnement aux professionnels qui produisent des déchets alimentaires (Horeca, marchés, commerces, écoles, bureaux, soins de santé, etc.) afin de les valoriser et de réduire leurs coûts de collecte.

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