Le prix de la débrouille
Quand les enseignants y vont de leur poche
L’enseignement est l’une des rares professions où il semble naturel de payer de sa poche pour se procurer son matériel de travail. Besoin d’un canapé, de livres, de casques antibruit pour la classe ? Madame fera les brocantes. Envie de tester une nouvelle manière d’enseigner ? Monsieur s’équipera sur Marketplace. Bienvenue en salle des profs.
C’est la fin de la journée. Des enfants jouent dans la cour de récré. Les élèves de 3e primaire de « Madame Samantha » viennent de quitter leur classe, mais la pièce reste pleine de vie. Des fiches et des dessins décorent le grand tableau, les murs et les fenêtres. Les armoires et tiroirs sont remplis de livres, de jeux et de toutes sortes de trésors. Les bancs côtoient un canapé, un pouf, une table basse…
Difficile d’imaginer que le 1er juillet 2020, lorsque Samantha – tout juste diplômée – a été engagée dans cette petite école libre en province de Namur, sa classe était presque vide. Les deux mois qui ont suivi, elle les a passés à faire son nid : « C’est une classe qui venait d’être créée. Je suis donc partie de rien, ou presque. »
Cet été-là, elle a écumé les sites de seconde main et mobilisé son réseau personnel à la recherche de matériel destiné à équiper la classe. Et depuis, elle arrive souvent à l’école chargée de sacs. La récup fait partie de son quotidien. Des jeux et des livres qui ne servent plus à ses enfants finissent régulièrement entre les mains de ses élèves.
Mais il lui arrive aussi de faire des achats, neufs ou d’occasion. Fil de fer, bougies, canapé (25 € sur Marketplace), jeux éducatifs, allumettes, horloge, baffles (5 € en brocante), …