« Avec le temps… »

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Mathieu Gabiot. CC BY-SA.

Médor, c’est avant tout une histoire collective, un projet horizontal, à hiérarchie tournante, réalisé avec des logiciels et des collaborateurs libres. Vous avez aimé Médor ? En voici les cuisines. Et le make-up.

C’est quoi cette « couv » ?

À l’image de l’artiste bruxelloise Naomi Waku, qui illustre la couverture de notre numéro 24, Médor a scruté le ciel pendant tout le bouclage de ce magazine. La crainte de nouvelles pluies – courage aux libraires et aux lecteurs qui souffrent en silence. La recherche d’une hirondelle. L’espoir d’un avenir porteur de vraies réformes. Naomi s’est grimé le visage puis elle en a tiré un selfie en s’inspirant du contenu de ce numéro : le climat nous signale qu’il faut arrêter de surchauffer la planète. Or, les pouvoirs publics à Anvers se caressent le ventre à l’arrivée d’un géant de la chimie qui va produire du plastique à gogo.

Il y a six mois, en préparant ce Médor 24, nous avions espéré un numéro moins dramatique. Mais les variants du Covid-19, les tensions sociales accrues, la souffrance au travail, les inondations de juillet assombrissent cette rentrée. Nous n’allons pas peindre les nuages en rose. Nous ne l’avons jamais fait depuis notre lancement plombé par les attentats.

L’équilibre en 2024

Le climat est tendu, il faut se serrer les coudes. Pour un média comme le nôtre, le modèle coopératif n’en prend que plus de valeur. Bientôt six ans après notre décollage dans une conjoncture économique difficile, Médor se félicite de compter une moyenne de 3 000 abonnés par numéro, soit 15 % de plus qu’en 2019. Ces fidèles représentent près de la moitié de nos résultats globaux (6 500 à 7 000 exemplaires vendus chaque trimestre de 2020). Ces bonnes ventes couplées à une recapitalisation réussie nous donnent les reins assez solides pour passer le cap des années 2021-2022-2023 que nous savions délicates : nous avions beaucoup investi avant ça, notamment sur le web.

Lors de notre dernière assemblée générale qui s’est tenue à distance vu les règles sanitaires en vigueur, le bilan annuel est apparu stable (grâce à des dépenses réduites) et un plan financier ambitieux a été présenté aux coopérateurs. Une augmentation des recettes propres de 15 % permet a priori d’atteindre l’équilibre en 2024… et d’envisager bientôt de nouveaux projets.

Le menton relevé

Parmi nos valeurs figure la mise en avant de nouvelles plumes. Bienvenue à Karim Aït-Gacem, lauréat de la bourse « Inclusion » de Médor. C’est la deuxième année que notre rédaction, dans le cadre de son plan diversité, lance un appel aux plumes qui sortent du profil « type » du journaliste belge. On est fiers de vous livrer dans ces pages le récit qu’il nous a proposé en nous envoyant sa candidature. Un dialogue avec des dealers de rue, qui racontent pas à pas leur évolution sur une pente savonneuse. Son article aurait pu s’appeler « Chronique d’une jeunesse un peu perdue ».

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