Rien ne s’oppose à la nuit
Auteur·e : L'équipe de Médor (CC BY-NC-ND)
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C’est arrivé le 20 septembre dernier, dans le parc de Bruxelles. De la musique qui sort des enceintes du Kiosk (voir notre article sur la culture DJ). Et soudain, des dizaines de personnes. Qui s’agglutinent. Et font « foule ». Voilà ce qu’aujourd’hui, dans un monde sous Covid, on appelle un « dérapage ». Mais qui signale à quel point le désir de se rassembler est fort. Presque « incontrôlable ».
Depuis cet épisode, notre monde s’est encore rétréci. Il y a eu le couvre-feu. La nuit ne nous appartient plus.
Pourtant, elle est une partie essentielle de ce qui nous construit, nous rassemble. La nuit, c’est le moment où nos vies se débranchent et nos passions se connectent, « un lieu de discussion, de cohabitation, de création, de transgression, de séduction et d’inattendu », résumait parfaitement le journal portugais Público, dans une analyse publiée le 11 octobre.
C’est un lieu de culture par excellence. Une culture elle aussi mise au banc, non pas des accusés, mais des remplaçants. Elle attend de monter au jeu, comme si elle était un accessoire de nos sociétés, un bonus divertissant, un luxe en temps de souffrance.
Faut-il rappeler la nécessité absolue de la culture ? Cette nécessité de bâtir de manière complexe nos identités ? Un concert, un spectacle, c’est quoi ? Un moment et un lieu où des inconnus partagent un monde. Où l’on adhère, ensemble, à un récit commun. Un livre, c’est quoi ? Un monde imaginaire auquel …