La violence des vérandas Willems
Auteur·e : L'équipe de Médor (CC BY-NC-ND)
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C’est dans son quartier de Berchem, à Anvers, où se côtoient plus de 100 langues différentes, que le sociolinguiste Jan Blommaert a théorisé son concept de « superdiversité ». Cette figure intellectuelle de la gauche flamande, aujourd’hui condamnée par un cancer en phase terminale, nous livre dans ce numéro sa vision enthousiaste de l’avenir et des mutations sociales.
Mais il nous raconte aussi (lire son interview ici) ce qu’il a observé au JT pendant le confinement. En écho aux incantations de Maggie De Block, nous priant de « rester chez nous », Blommaert a vu défiler des images d’un « chez-nous » de familles blanches plutôt classes moyennes : des villas « clé sur porte » flanquées de vérandas Willems avec, dans le jardin, des enfants qui sautent sur le tout nouveau trampoline commandé en ligne.
C’est pour éviter de tomber dans une vision de la Belgique des vérandas Willems que Médor agite ses petits bras, depuis deux ans (nous allons bientôt en fêter cinq), pour augmenter la diversité de ses équipes et de ses récits. Dans ce numéro, vous découvrirez les deux enquêtes des lauréates de notre bourse « boule à facettes », octroyée en 2019 et réservée aux personnes qui ne se reconnaissent pas dans le profil du journaliste type, à savoir « homme, blanc, universitaire ». L’une comme l’autre n’ont probablement aucune idée de ce qu’est une véranda Willems – et c’est tant mieux ! Présentations.
« Je m’appelle Soulira Kerri. Je suis née d’un père …