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Les algorithmes au pouvoir

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Margaux Dinam. CC BY-NC-ND.

Jan Blommaert, figure intellectuelle de la gauche flamande, théoricien de la « superdiversité », se sait condamné par un cancer en phase terminale. Dans cet entretien qu’il ne veut pas voir comme une rétrospective, il nous livre ses armes pour battre un autre mal : le populisme et l’extrême droite. Premier test grandeur nature, la défaite annoncée de Donald Trump.

Large Borsalino et stature imposante, Jan Blommaert est une silhouette bien connue dans la Statiestraat du vieux Berchem, le quartier le plus sympathique d’Anvers selon ce semi-Bruxellois débarqué de Gand. Il y a d’ailleurs consacré un livre, traduit en tchèque à sa grande surprise. « Moins de cent pages, mais elles m’ont coûté dix ans, dit-il avec autodérision. Je déambulais en notant tout. Quand je revenais deux semaines plus tard au même endroit, je découvrais toutes sortes de changements. Encore un nouveau boulanger marocain ou un bar à pitas turc. Un lieu de culte nigérian qui accueillait soudain des croyants brésiliens. Au bout d’un moment, j’ai compris mon erreur. Je travaillais comme un peintre qui pense que son modèle restera immobile. Mais ce quartier n’est jamais figé, il bouge en permanence. »

Sous sa plume, le vieux Berchem apparut comme une parfaite illustration de la « superdiversité », un concept qu’il a forgé en Flandre, en sa qualité de sociolinguiste. Qui évoque la « superdiversité » pense par ricochet à la migration et à la controverse politique qui l’entoure. Blommaert connaît le sujet en profondeur, lui le polémiste aux opinions bien tranchées. « À gauche et critique », clame l’en-tête de son blog personnel, où on lit notamment pourquoi il vote pour le PTB. Nombre de ses publications – académiques et polémiques – traitent de la langue et d’autres formes de communication qui façonnent, souvent à notre insu, notre manière d’agir et de penser. L’universitaire …

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