Informer, une militance ?
Auteur·e : L'équipe de Médor (None)
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Cécile se rend dans la maison de repos dans laquelle est placée sa mère, depuis deux mois. Elle veut l’emmener au restaurant. On lui interdit. « Le personnel m’a dit que maman ne pouvait plus sortir sans la permission de l’administrateur de biens. » Voilà une administration « de la personne ». Une camisole légale. La privation de sa propre vie. À peine amorcée, notre enquête sur les administrateurs de biens a généré de nombreux témoignages de ce type. Au fil des récits, on découvre pêle-mêle des avocats qui se font rembourser dix déplacements pour une visite auprès de dix résidents de la même maison de repos (malin !), des juges qui copinent, des familles déboussolées, des seniors emprisonnés.
Autre sujet, autres excès. Sur Facebook apparaissent des groupes de « floxies », regroupant des victimes des antibiotiques. Dans leur ligne de mire : les fluoroquinolones. Derrière ce terme aux allures de dentifrice pour enfants, se cache un antibiotique ultra-puissant, capable de dézinguer l’anthrax, mais aux effets secondaires redoutables. Articulations douloureuses, problèmes tendineux, hypoglycémies, au mieux. Mort par anévrisme, au pire. Ce médicament qui continue à être largement prescrit (Ciproxine, Avelox, Tavanic) a fait l’objet d’une procédure exceptionnelle à l’Agence européenne des médicaments (EMA) en juin 2018 : une audience publique. C’était la deuxième de son histoire, après celle sur la Dépakine, cet antiépileptique au centre d’un vaste scandale sanitaire. Rassurant. Mais ceux qui se disent victimes de ces médicaments ont bien du mal à faire valoir leurs droits, face à …