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« Contre le complotisme, parlez de valeurs, pas des vaccins »

Entretien avec Marie Peltier

Collodion041
Nicolas Lambert/Studio Baxton. Tous droits réservés.

Marie Peltier a subi la force de frappe du complotisme durant la guerre en Syrie. Depuis, elle ausculte ce phénomène de société qu’on ne déjoue pas avec du fact-checking, mais bien en défendant la démocratie, la solidarité et la justice, suggère-t-elle. Rencontre avec une historienne qui étudie les grands récits de notre époque.

Réveillez-vous, on vous ment ! » Sur la quatrième de couverture de son livre L’ère du complotisme, Marie Peltier, historienne et enseignante belge, cite Alain Soral, triste figure de l’extrême droite française. L’appel de Soral au « réveil citoyen » face au « mensonge » de l’élite résume, selon elle, le discours complotiste ou conspirationniste. On est en 2016, et même si le 11-Septembre est déjà loin, les « conspis » se sont bien installés sur internet, toujours prêts à asséner que la version officielle des grands événements « cache des intérêts secrets », qu’eux seuls pourront décrypter. Depuis, il y a eu une crise sanitaire et un vaccin qui ont aiguisé encore plus cette défiance envers le « système » et le « discours officiel ».

Marie Peltier s’y connaît en complotisme. C’est devenu un dada, depuis qu’elle s’est penchée, en 2011, sur la manière dont le conflit syrien était raconté. À l’époque, elle fustige ceux qui, en Belgique notamment, soutiennent le président syrien Bachar el-Assad, au nom de la lutte contre l’impérialisme américain (que l’on peut critiquer, évidemment). Elle se désole de constater que même des personnes « de gauche », à force de critique systématique des États-Unis, entrent dans des logiques complotistes et finissent par soutenir aveuglément le régime totalitaire syrien. Le dénoncer n’était pas simple : les insultes et le harcèlement ne se sont pas fait attendre.

Médor

Vous avez été victime de harcèlement en ligne, à cause de vos prises de position sur la Syrie. Comment avez-vous vécu cela ?

Marie Peltier

En 2016-2017, je recevais tellement de menaces des pro-Assad de Belgique et de France que j’avais un policier à mes conférences. Avec l’âge, j’ai gagné en expérience. On met des choses assez basiques en place pour se protéger : bien s’entourer, pouvoir se couper des réseaux sociaux. Mais je n’ai jamais vraiment cessé d’être harcelée. Je ne suis jamais complètement sereine.

Médor

Comment cela a-t-il démarré ?

Marie Peltier

En 2013, Bachar el-Assad a commis un massacre à l’arme chimique, tuant des centaines de personnes, des enfants notamment, dans leur sommeil. C’est un fait bien documenté. Or, le président américain Barack Obama avait dit qu’il interviendrait si Assad utilisait l’arme chimique. Une partie de la gauche a dit : « L’intervention, c’est mal ; l’Occident prétend qu’il veut aider les gens alors qu’on est là pour des intérêts gaziers. » On n’a pas su voir l’aspiration de la rue syrienne à la démocratie. Cela a été gommé par des logiques conspirationnistes qui disaient les manifestants financés par la CIA, les services de renseignement américains.

M :

Après l’invasion de l’Irak en 2003, justifiée par la soi-disant présence d’« armes de destruction massive », il était compréhensible de se méfier d’une intervention occidentale, non ?

M.P. :

Mais ici, cela n’avait rien à voir. Assad massacrait sa population et plusieurs pays avaient tracé une ligne rouge à ne pas franchir dans le conflit. Moi, j’ai signé une tribune de soutien à l’intervention, avec Simone Susskind, et on s’est fait lyncher. Des gens ont même écrit à mon boss pour demander qu’on me vire de l’association où je travaillais.

M :

Qu’avez-vous compris avec la Syrie ?

M.P. :

Qu’il y avait des personnes qui, parce qu’elles étaient anti-impérialistes ou encore parce qu’elles avaient à cœur la laïcité, étaient prêtes à approuver les actions d’un dictateur, Bachar el-Assad, qui a tué sa population en masse. Ce qui m’a frappé depuis le début du conflit syrien, c’est qu’on pouvait, par nos discours, devenir des alliés des dictateurs. Les Syriens ont été déshumanisés, sont devenus de simples objets pour nos postures. Les complotistes, qui imaginaient un plan caché derrière une intervention, ont eux aussi déshumanisé les Syriens. Or, si la guerre en Irak a été basée sur un mensonge américain, en Syrie, on était dans une tout autre configuration. Ceux d’entre nous qui ont dénoncé la situation syrienne ont vécu, depuis dix ans, beaucoup d’attaques et de cyberharcèlement.

L’antisémitisme sans juifs

M :

Vous êtes Belge, vous vivez à Bruxelles, mais c’est surtout en France que vous êtes médiatisée. Nos voisins s’intéresseraient davantage au complotisme ?

M.P. :

Il n’y a pas énormément d’émissions de débat, en Belgique. La RTBF me sollicite, mais ils n’ont pas forcément le format. Or, je veux avoir le temps de m’exprimer, je n’aime pas la logique du commentaire, très présente dans la presse. C’est un premier élément. Mais il y a peut-être aussi un déni en Belgique parce que le complotisme y est moins visible qu’en France, pays qui a une tradition d’extrême droite très marquée, et qui est culturellement plus antisémite que nous. Il ne faut pas oublier que c’est en France qu’est apparue la littérature conspirationniste, au XVIIIe et XIXe siècle.

M :

Cette littérature conspirationniste, c’était quoi ?

M.P. :

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, un mode de pensée complotiste a été impulsé par des acteurs réactionnaires, hostiles à l’idée d’émancipation collective et de lutte contre les dominations. Les premières grandes théories de ce type ont émergé au sein des milieux monarchistes et catholiques dans les années précédant la Révolution française. Rapidement, elles ont répandu l’idée que la Révolution était le fruit d’une conspiration initiée par la franc-maçonnerie.

M :

Cet imaginaire né en France au XVIIIe, sous quelle forme le retrouve-t-on aujourd’hui, en Belgique ?

M.P. :

On a évidemment un complotisme marqué à l’extrême droite, puisque les deux sont intimement liés, mais on voit aussi sa présence à l’extrême gauche. Et le complotisme ruisselle sur l’ensemble de la sphère publique et des partis dits traditionnels, selon les dossiers, que l’on parle des vaccins, de l’impérialisme américain ou de la guerre en Ukraine.

M :

Vous parlez d’antisémitisme culturel. De quoi s’agit-il ?

M.P. :

On a vu pendant la crise sanitaire, par exemple, des discours conspirationnistes qui invoquaient tous la même imagerie, celle du « Juif qui tire les ficelles en coulisses » – mais sans l’appliquer aux Juifs. Les gouvernements, les milliardaires philanthropes, l’industrie pharmaceutique, pour problématiques qu’ils soient, sont dénoncés comme voulant systématiquement du mal, de façon intentionnelle et cachée. On est face à un antisémitisme sans juif, mais qui reprend tout le logiciel de pensée antisémite. À l’extrême droite, c’est très présent, mais aussi au sein d’une gauche « anti-système ».

M :

La gauche en est-elle consciente ?

M.P. :

Les personnes de gauche sont souvent étonnées quand je leur dis que des logiques antisémites se transmettent au sein d’un mouvement anti-système, qui n’est pas lui-même antisémite, mais qui voit des minorités malfaisantes manœuvrer en coulisses. Cela peut être Bill Gates, qu’on accuse de mener des projets d’aide humanitaire ou médicale pour, en fait, nuire à une grande quantité de gens. À l’extrême droite, à l’inverse, cette logique conspirationniste est totalement ancrée. Elle sert à la fois à attaquer les institutions démocratiques et à dénigrer les minorités, qu’elle étiquette comme toutes-puissantes (les juifs) ou voulant nous remplacer (les musulmans).

M :

Il faut quand même rappeler que le mensonge politique ou industriel existe. La frontière est donc ténue entre une saine critique du pouvoir, salutaire en démocratie, et un discours complotiste, qui la fragilise. Quand a eu lieu ce basculement ?

M.P. :

Pendant des siècles, nous avions de grands récits de société, des idéologies qui nous portaient et créaient du lien social. La chrétienté, le communisme pour certains, la défense des institutions démocratiques, pour d’autres, ou le « plus jamais ça » après la Deuxième Guerre mondiale. Jusqu’à la chute du mur de Berlin (1989) et, à la fin de la guerre froide, nous vivions aussi dans une vision qui opposait l’Occident au bloc de l’Est. Avec la chute du mur, ce récit s’est effondré, dans les années 1990, et rien n’a été rebâti. Aujourd’hui, aucun discours prometteur, engageant pour les démocraties, notamment européennes, n’a jamais réellement émergé.

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Nicolas Lambert/Studio Baxton. Tous droits réservés

Notre phase Trump

M :

Un autre point de basculement, ce sont les attentats du 11 septembre 2001 à New York…

M.P. :

Oui. Le président américain de l’époque, George Bush, n’a pas du tout choisi de remobiliser un récit démocratique, de mettre en avant les enjeux de la défense des droits humains, de la démocratie. Il a déroulé un récit civilisationnel, prônant la domination occidentale, avec des références bibliques, le Bien contre le Mal, « celui qui n’est pas avec nous est contre nous ». Ce pacte a déconcerté plein de gens, réveillé la douleur de la colonisation dans certains pays. Puis, il y a eu les guerres en Afghanistan, en Irak, et les souffrances qu’elles ont amenées. En réaction, s’est développé un autre récit, dans les sphères proches des dictatures et des pays autoritaires, le récit anti-système, qui s’appuie sur le fait que Bush a profité de la situation pour asseoir sa domination.

M :

Ce qui est un fait historique.

M.P. :

Oui. Bush a effectivement utilisé l’événement pour lancer la « guerre contre le terrorisme », comme il l’a appelée. De là, des récits complotistes vont naître, disant notamment que le 11-Septembre a été provoqué par les États-Unis.

M :

Qu’advient-il de ces deux récits, aujourd’hui ?

M.P. :

Dans l’ensemble du débat public, ces deux lignes narratives (civilisationnelle et anti-système) ne se sont pas combattues l’une l’autre, elles se sont entrelacées et cela a profité à l’extrême droite, qui est surpuissante partout en Europe, même si en Belgique francophone nous en sommes un petit peu préservés. Car l’extrême droite adhère aux deux récits : elle est civilisationnelle, car elle est anti-musulmane, raciste, anti-gay. Et elle est antisystème, car elle dit que les dictatures, c’est pas si mal, que la démocratie est un leurre. Mais ces logiques ont commencé à imprégner d’autres sphères de la politique.

M :

Comme la mouvance très réactionnaire autour de Trump aux États-Unis ?

M.P. :

Oui. Nous sommes face à des gens, blancs, pro-armes, religieux, qui fantasment que les libéraux veulent tous les remplacer. Trump a réussi à draguer les Républicains, alors qu’il est un pur produit du système qu’ils abhorrent, le système financier américain. C’est une grande imposture.

M :

En Europe, on ne s’est pas trouvé un grand projet de société, par rapport aux États-Unis et leur vision civilisationnelle ?

M.P. :

Non. Nos gouvernements ne défendent pas la démocratie. L’actuel président américain, Joe Biden, qui est par ailleurs très critiquable, assure beaucoup plus la défense des droits. Il se revendique woke. Il le fait par stratégie – ne soyons pas naïfs – mais il a compris qu’il fallait un récit démocratique fort. En Europe, on a quelques années de retard, on est dans une phase Trump. Regardez Emmanuel Macron…

M :

Macron et Trump, c’est kif-kif bourricot ?

M. P. :

Ce n’est pas exactement similaire, mais en 2017, par exemple, Emmanuel Macron s’est fait élire à la présidence française en se présentant comme « le candidat anti-système ». Puis il a retourné sa veste, au début de son premier mandat, en faisant allusion à l’idéal européen. On aurait pu croire qu’il allait défendre un discours démocratique fort, l’idéal des Lumières, et tout cela. Mais pas du tout. Et à la fin, il se retrouve sur bien des questions, avec un positionnement proche de l’extrême droite.

M :

A-t-il aussi flirté avec cette ligne anti-système durant la crise sanitaire ?

M. P. :

Totalement. Il a même dragué le microbiologiste Didier Raoult, qui est quand même la grande figure de la défiance envers le vaccin, qui passait chez Cyril Hanouna, sur BFM, et était une star sur les réseaux sociaux. Pourquoi ? Parce que Macron, c’est quelqu’un qui croit qu’il faut flatter ce qui marche. En décembre 2020, quand les vaccins débarquent, il ne dit pas que tout le monde doit se faire vacciner. Il n’a pas non plus un discours conspirationniste, mais il est plutôt mou. Pas étonnant : on est en pleine deuxième vague et la figure de Raoult explose, le conspirationnisme autour du vaccin aussi, et Macron essaye de se mettre ces gens dans sa poche. Ce n’est que quand il verra que trop peu de gens se font vacciner et qu’il se fait critiquer par des médecins qu’il aura un discours plus clair sur la nécessité de se vacciner.

M :

Des idéaux progressistes, un président comme Obama les a portés dans son discours, au début de son mandat, et ça n’a pas empêché Trump d’accéder au pouvoir.

M.P. :

En termes de posture, de discours démocratique, Obama était bien, au début. Et puis ça s’est effrité. Comme il était Noir, il avait toujours peur d’être détesté par l’Amérique blanche et donc il nuançait, pour plaire à tout le monde. Sauf quand Trump a été réélu. Là, Obama a été extrêmement clair sur le danger que cela représentait et sur ce qu’il fallait défendre pour les États-Unis. C’était trop tard. Porter un discours clair, c’est ce qui manque aujourd’hui et qui permettrait aussi d’endiguer le complotisme.

En finir avec la neutralité

M :

Concrètement, comment fait-on pour lutter contre le complotisme ? De l’éducation aux médias ? Du fact-checking ?

M.P. :

Je ne jette pas toutes ces initiatives des médias à la poubelle. Mais je vais être un peu dure : pour endiguer le complotisme, ça ne sert à rien. Même les gens qui travaillent sur des outils de fact-checking s’en rendent compte. Cela peut vous aider à déchiffrer le vrai du faux, mais ça n’agira pas sur l’adhésion au logiciel complotiste. Pour moi, il faut travailler sur la formation politique au sens large : donner des grilles de lecture, des outils de compréhension du monde. Les jeunes à qui j’enseigne n’ont plus de repères, de récits démocratiques auxquels s’identifier.

M :

Pourquoi ?

M. P.

Parce que depuis vingt ans, on encourage la neutralité chez les personnes qui transmettent les récits : un journaliste doit être neutre, un professeur, un chercheur aussi. Mais la neutralité ça profite à qui au final ? À ceux qui disent quelque chose de manière claire depuis vingt ans, en l’occurrence l’extrême droite. Ce dogme de la neutralité a fait beaucoup de mal et il est temps de réapprendre aux gens à se repositionner politiquement.

M :

Ne pas donner son avis, en classe, cela nourrit le complotisme ?

M. P. :

L’obligation d’être neutre sème une véritable confusion dans la tête des professeurs. Ils pensent qu’il ne faut plus parler de la société. Pour ma part, j’ai décidé de redonner un peu mon avis. Je ne fais pas de politique partisane avec mes étudiants, mais, par exemple, j’ai parlé avec eux du vaccin. Si personne ne leur en parle de façon frontale, on ne peut pas leur en vouloir d’aller se vautrer dans des contenus conspirationnistes.

M :

Et vous leur avez dit quoi ?

M. P. :

J’ai dit que je n’étais ni médecin ni scientifique, et donc que je n’allais pas argumenter sur les avantages du vaccin sur le plan médical, faute de compétence. Mais j’ai expliqué pourquoi, selon moi, la vaccination était importante. Puisque je suis prof d’histoire, j’ai refait une chronologie de la vaccination depuis l’entrée dans le XXe siècle. Je leur ai montré comment cela avait endigué largement la mortalité infantile. Beaucoup disaient qu’ils étaient jeunes et ne risquaient rien. Mais le vaccin, ai-je expliqué, on ne le fait pas que pour soi, on le fait collectivement, pour protéger les plus faibles. Je ne sais pas si j’ai convaincu grand-monde, ce n’était pas le but, mais c’était une expérience sociale et ils se sont sentis respectés. C’est le contraire de la neutralité, j’ai donné ma position. On ne peut pas feindre qu’on n’a pas d’avis, pas de position. Dire qu’on n’a pas d’opinion face à la montée du racisme, de l’extrême droite, ce n’est absolument pas souhaitable.

M :

Dans le podcast « Complotisme, si loin, si proche » (Méta de choc), votre interlocutrice, Élisabeth Feytit, dit être tombée elle-même dans le complotisme, au point de s’être imaginée être une « enfant indigo », un être surhumain inadapté à notre monde. C’est fou quand on voit aujourd’hui son niveau de connaissance et de réflexion sur le sujet du complotisme.

M. P. :

Oui, justement, ça montre que le conspirationnisme n’est pas un problème d’intelligence ni de manière de penser. Ces personnes font des liens logiques. Ils bossent leur sujet – et souvent bien plus que nous.

M :

C’est un problème de quoi, alors ?

M. P. :

Il s’agit souvent, comme moteur premier, d’une recherche de sens et aussi d’une soif de justice, qui se retrouvent dévoyées par des sphères qui les instrumentalisent à des fins réactionnaires.

M :

Et vous, d’où vient votre distance par rapport à ces discours complotistes ?

M. P. :

Mes parents nous ont toujours amenés à être vigilants par rapport aux logiques paranoïaques. Je me souviens, lors de l’affaire Dutroux (1996) et des marches blanches, il y avait tout un délire complotiste autour de l’existence de réseaux pédophiles cachés. Mes parents, qui étaient des militants de gauche, syndicalistes, étaient très critiques envers ces discours anti-système « tous corrompus ». On n’est jamais immunisés, mais je pense que ça m’a aidée. Mais ce qui m’a vraiment ouvert les yeux sur le complotisme, c’est la Syrie.

M :

Vous avez évoqué le harcèlement, né à cette époque. Est-il plus fort parce que vous êtes une femme ?

M. P. :

Oui. Une femme qui a une parole publique le paie dix fois plus qu’un homme. Ça cristallise des mesquineries. Dès que « ça marche » pour vous, on se demande : « Pour qui elle se prend, celle-là ? » Une femme ne peut pas être dans la lumière : c’est intégré dans notre inconscient, empreint de machisme patriarcal. C’est insupportable. Je comprends tout à fait les femmes qui se retirent du débat public.

M :

Vous avez introduit une plainte en justice, mais ça ne change rien ?

M. P. :

La justice est vraiment à la ramasse sur ces questions. Elle ne comprend pas les enjeux, elle ne voit pas à quel point le harcèlement peut détruire.

M :

Si on croise, demain, un cousin conspirationniste, qu’est-ce qu’on fait ?

M. P. :

Je dirais de ne pas aller directement sur les questions qui fâchent, le vaccin, le voile, etc., et de tenter de renouer le dialogue sur les questions plus fondamentales, de valeurs, de vision. Demander : pourquoi vous êtes tellement en colère ? Quelle société voulez-vous ? En général, cela désamorce complètement les tensions. Tenter d’offrir un autre discours, parler de solidarité, cela remobilise l’affect, les émotions. Il faut trouver des moyens de vibrer à nouveau.

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