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N-VA et culture. Faites place, à nous le tour !

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La N-VA a aujourd’hui un pied dans chaque institution culturelle de Flandre. Mais que fait le parti de ce pouvoir ? « Pinailler », disent les uns. « Trop peu », jugent les autres. Chez l’ogre nationaliste, les flamingants culturels sont nombreux, mais ils se font discrets, car pour leur « Grand Leader », la culture, ça ne rapporte pas de voix.

En décembre dernier, l’Opera Ballet Vlaanderen de Gand a repris La Flûte enchantée, l’opéra de Mozart, dans une version très libre signée en 2012 par le metteur en scène allemand David Hermann.

Il y a quatre ans, cette adaptation du chef-d’œuvre de Mozart avait été tant décriée que le dramaturge principal de l’opéra, Luc Joosten, avait ressenti le besoin de rédiger un plaidoyer de deux pages en sa défense.

Une frange du public d’opéra traditionnel n’avait pas aimé voir le grand prêtre Sarastro en caleçon dans une baignoire, et encore moins que le metteur en scène fasse de lui un tyran misogyne et raciste. « L’indignation qui s’abat sur la mise en scène, écrivit Joosten, devrait en fait prendre pour cible le personnage de Sarastro. Mais, visiblement, certains spectateurs gardent de lui une vieille image rouillée qui empêche cette lecture. »

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, dit-on. Pourtant, dans bon nombre d’institutions culturelles, on remarque qu’une certaine portion des amateurs d’art plus âgés ose de plus en plus afficher son mécontentement. Et ce avec une confiance décuplée, car ils savent leurs goûts plutôt conservateurs représentés dans l’espace politique par la N-VA.

Ils estiment, non sans une certaine légitimité, que l’on ne badine pas avec le canon et le répertoire, et que l’art en Flandre ne doit pas abuser de ce que d’aucuns qualifient d’influences « coupées du peuple ». Ces amateurs d’art ont en commun avec de nombreux élus N-VA – surtout locaux – une aversion pour les « cultureux de gauche ».

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Le théâtre royal flamand (KVS) à Bruxelles.

Danseurs nus vs Lac des cygnes

Dans leurs conseils d’administration (CA), les institutions culturelles reçoivent depuis quelques années de plus en plus d’échos de ces préférences culturelles délaissées depuis longtemps par la base du monde artistique, qui les juge désuètes.

Du fait de son poids électoral et de sa présence au pouvoir, la N-VA a obtenu quantité de sièges dans pratiquement toutes les institutions. « Les nationalistes y rament à contre-courant, mais précautionneu­se­ment », dit-on dans des cercles d’opéra et de ballet, notamment.

Il y a peu, l’Opéra Ballet de Flandre a remis sa proposition en vue d’un nouvel accord de gestion au ministre de la Culture Sven Gatz (Open VLD), un exercice qui a été précédé d’une âpre querelle autour de l’adoption du terme « danse-théâtre ».

« Quel était donc le problème avec le mot “ballet” ? », demandaient les administrateurs nationalistes, André Gantman (conseiller communal N-VA à Anvers) en tête. Sidi Larbi Cherkaoui, le directeur artistique, n’en a pas démordu. Sous la dénomination de danse-théâtre, on peut en effet met­tre en scène des œuvres chorégraphi­ques modernistes, expressionnistes ou futuristes, comme La Table verte du chorégraphe allemand d’avant-guerre Kurt Jooss, qui a d’ailleurs forgé le terme.

« Mais ce qu’un Gantman y voit, ce sont “des gens nus qui font quelque chose sur de la musique”, explique un initié, ce qu’il oppose au ballet respectueux de la chorégraphie traditionnelle, style Le Lac des cygnes. Étrange, tout de même, pour un parti au pouvoir qui doit surveiller les dépenses, car c’est là une production de masse impayable. Sans compter, ô ironie, que ce n’est pas un classique flamand mais un ballet d’État de la Russie de Staline. »

Le Grand Complot de gauche

Ce genre de chicaneries est monnaie courante depuis quelques années, parfois avec succès. Le Ballet a ainsi perdu son qualificatif de « royal » et le surtitrage anglais à l’opéra continue d’être fustigé, même si l’un comme l’autre sont cruciaux pour l’efficacité de la promotion culturelle auprès d’une clientèle internationale. Récemment, l’opéra a engagé un hautboïste d’origine étrangère. Là aussi, l’agacement – d’apparence, tout du moins – a fusé : « N’a-t-on donc vraiment pas un Flamand ? »

La désignation de Sidi Larbi Cherkaoui à la tête du Ballet de Flandre a donné lieu, elle, à une véritable bataille rangée. Les danseurs traditionalistes se sont alliés aux représentants N-VA. Mais cette « révolte des nains », comme l’a qualifiée Sven Gatz dans un moment d’inattention, a vite été domptée. Malgré la N-VA, mais aussi grâce à elle, car le ministre-président flamand Geert Bourgeois, amateur d’art ouvert et moderne, était, lui, sincèrement favorable à l’arrivée de Cherkaoui.

La N-VA est un parti moderne, mais sous ses larges ailes (32 %) se cache un vaste groupe d’électeurs aux profondes racines socioculturelles conservatrices. Aux échelons inférieurs, beaucoup ont le sentiment d’avoir vécu pendant des décennies sous le joug d’un establishment post-68 cosmopolite, progressif et politiquement correct (appellation collective : « pocos »). Le parti se doit de soigner cette frange réactionnaire de son électorat.

Cette dissension donne aussi lieu à des éructations revanchardes dans d’autres domaines : contre des juges « coupés des réalités » et « militants », contre des journalistes (De Standaard est qualifié par Bart De Wever de « journal paroissial des pocos »), con­tre des syndicats et contre d’autres organisations progressistes issues de la société civile.

Quand des nationalistes flamands de droite dénoncent le financement de Tout Autre Chose et du think tank progressiste Minerva par 11.11.11 et par des syndicats, c’est toujours avec un sous-entendu de
« Grand Complot de gauche ». C’est ce qui plaît à l’électorat.

Bart Caron (Groen), président de la commission culture au parlement flamand, voit aussi ce revanchisme à l’œuvre dans le domaine social et artistique. « Kif Kif perçoit des subsides dans le cadre du travail socioculturel. Quand cette association a vertement critiqué la politique d’intégration de la ministre Liesbeth Homans, la N-VA n’a pas tardé à lancer sur Twitter : « Pourquoi maintiendrait-on les subsides de Kif Kif ? »

« Menacer de couper les vivres à quelqu’un parce qu’il tient des propos ou incarne des valeurs que l’on ne partage pas, poursuit l’écologiste Caron, c’est une cassure nette avec ce principe sacro-saint de la politique culturelle qui veut que les pouvoirs publics ne se mêlent pas de questions de contenu. On se trouve là sur un terrain glissant qui me fait penser plutôt à la Turquie ou à la Hongrie qu’à la Flandre. »

La main qui donne

Ce réflexe consistant à rappeler « qui est la main qui donne » est aussi à l’œuvre vis-à-vis des institutions culturelles. Notamment quand elles laissent la place à des messages politiques trop explicites au goût de la N-VA. Surtout lorsqu’il s’agit de critiques contre… le parti. Ainsi, l’année dernière, une collaboration entre la salle de spectacle anversoise Het Toneelhuis, Action Réfugiés Flandre et Tout Autre Chose a été bien mal reçue à l’hôtel de ville d’Anvers, contrôlé par le bourgmestre Bart De Wever depuis le 1er janvier 2013.

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Portrait d’un homme, peut-être un géographe ou un architecte par Rubens.

À Bruxelles, le KVS (Théâtre royal flamand) avait déjà essuyé un feu nourri de critiques en 2011 quand il avait rassemblé des chanteurs, poètes, danseurs et syndicalistes sous la bannière « Pas en notre nom ». Jean-Pierre Rondas, qui allait atterrir peu après au conseil d’administration du KVS, ne parlait plus que de ça. « Cette allégeance absolue au maintien de la Belgique ne relève pas de son rôle », sermonnait-il.

Johan Swinnen, professeur émérite de culture visuelle à la VUB, s’est vu proposer en 2012 – par les nationalistes Jan Jambon et Ben Weyts – la fonction de secrétaire du groupe N-VA à la Chambre. Swinnen a ainsi rédigé le programme culturel de la N-VA et travaillé au cabinet de la secrétaire d’État fédérale Elke Sleurs.

Si cette dernière mission n’a pas été un franc succès, Swinnen reste, dans le secteur culturel, le pion numéro un de la N-VA, même si lui martèle son indépendance. Il siège aux CA d’institutions comme Het Toneelhuis (dont il est aussi président), Muntpunt, le KVS et le Fonds Henri Storck.

« J’ai désappris à mes amis à parler de “cultureux de gauche” », sourit Swinnen. En même temps, il dit comprendre la méfiance du camp nationaliste. « Soyons honnêtes : le monde artistique connaît une forte hiérarchie, au sommet de laquelle trône une élite. La carrière d’un jeune artiste dépend d’une poignée de personnes. Avec tout le respect que j’ai pour le talent de peintre de Luc Tuymans, ce n’est pas une bonne chose qu’il soit aussi curateur. Le monde de l’art a une attitude très bourgeoise, très conservatrice vis-à-vis de la N-VA. Certains se rallient même à des causes dont je sais pertinemment qu’ils n’ont rien à faire : ils montent sur leurs grands chevaux monarchistes ou se mettent à entonner la Brabançonne sur scène. »

Cette phobie explique selon Swinnen pourquoi si peu de travaux d’artistes à tendance nationaliste sont connus, ou pourquoi il reste si difficile de tourner une adaptation cinématographique ambitieuse d’un classique flamand. C’est tout juste s’il ne parle pas d’un boycott. « Joachim Pohlmann a écrit un excellent livre qui n’a presque pas eu de critiques, ou alors des critiques faiblardes comme celle du journal De Standaard, qui s’est senti obligé de préciser dès la première phrase que Pohlmann est porte-parole de Bart De Wever. »

La politique du sous-marin

« Je ne trouve donc pas tellement étonnant que la relation entre la N-VA et le monde culturel soit tendue, poursuit Swinnen. D’autant que celui-ci se montre parfois ingrat dans le sens où, en matière de subsides, rien n’est jamais assez. Est-il tellement illogique que l’on demande à des institutions qui perçoivent de l’argent public si leurs salles se remplissent ? Mais non, pester sur le prétendu néolibéralisme du parti est tellement plus facile. »

Aux Pays-Bas, la lutte contre les « passe-temps de gauche » est menée de plein front. Ici, les représentants N-VA pensent peut-être en ces termes, mais ils se gardent bien de le clamer haut et fort.

« Ils tâtent le terrain pour voir jusqu’où ils peuvent aller, affirme une source proche du milieu. Tout en sachant très bien qu’un CA ne peut pas se mêler des choix artistiques ou de la programmation. À la VRT, par contre, ils s’affirment davantage, car la maison reçoit beaucoup de fonds publics et touche beaucoup de gens, donc d’électeurs. Dans les institutions culturelles, ils y vont avec plus de prudence, surtout quand elles tournent bien. Là, ils cherchent plutôt des chemins détournés pour faire valoir leurs préférences et leur influence. »

Jan Goossens en a fait l’expérience quand il était directeur du KVS. Il s’écartait trop, au goût de la N-VA, de la mission originelle de l’institution : celui d’être un porte-étendard de la présence flamande dans la capitale majoritairement francophone. Le KVS remplissait ce rôle principalement par du théâtre de répertoire.

Goossens allait, lui, vers une programmation plus multidisciplinaire (théâtre, danse, musique, débats) aux accents internationaux, notamment axée sur le Congo. Le répertoire théâtral restait à l’affiche, mais plus nécessairement ou exclusivement des pièces classiques de préférence dirigées par des metteurs en scène flamands.

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Johan Swinnen. Photo retravaillée avec l’autorisation de Dieter Telemans.

Ce choix artistique n’a jamais été remis en question ouvertement au CA du KVS, mais il y a eu des tentatives de l’orienter « d’une manière perfide et formaliste », rapporte Goossens. Dès le début, le théâtre emblématique a volontairement financé les projets sur le Congo par des fonds propres, et non pas par des subsides. Parfois, jusqu’au tout dernier moment, il n’était pas certain qu’un projet pourrait se faire, parce que le KVS n’était pas sûr de trouver les fonds nécessaires dans les délais. Ce fonctionnement ad hoc s’est retrouvé en péril quand Johan Swinnen a demandé que cette partie du budget soit aussi présentée un an à l’avance.

Jan Goossens appelle cela la « politique du sous-marin ». « Les nationalistes ne jouaient pas cartes sur table, dit-il. Mais leur objectif caché était clair : supprimer le programme Congo et créer une atmosphère de “Allons, allons, est-ce bien nécessaire, tout ça ?” »

C’est par cette même voie, celle de l’argent, que la N-VA a tenté de réorienter subtilement le KVS vers le théâtre classique, avec comme argument que ce serait bénéfique pour la vente des billets. « C’était un prétexte, car les salles étaient pleines à craquer et les rentrées avaient triplé en dix ans. »

Des administrateurs vraiment indépendants ?

Swinnen attribue les frictions entre les nouveaux détenteurs du pouvoir politique et le secteur culturel à une incompréhension quant aux intentions réelles de la N-VA. « Je comprends le choc culturel, assure-t-il. Ce que nous voulons, c’est une bonne gestion, une meilleure affectation des fonds. Nous voulons stimuler l’entrepreneuriat culturel, ouvrir la porte aux nouveaux financements. Par exemple, nous projetons avec Sven Gatz d’étendre le système de tax shelter aux arts plastiques et au théâtre, ce qui nous vaut des remarques ridicules du style : “Quoi, on va devoir mettre une pancarte Coca-Cola sur scène ?” »

De choc culturel, il en a certainement été question quand, par la force du nombre, la N-VA a soudain massivement revendiqué des sièges aux conseils d’administration et aux assemblées générales des institutions culturelles. Étrange pour un parti dont le prédécesseur, la Volksunie, a toujours fustigé le pacte culturel et sa clé de répartition D’Hondt (les CA doivent refléter la composition du parlement) comme étant l’image même de la sempiternelle maladie belge du morcellement.

« Nous sommes le plus grand parti de Flandre, note Swinnen. C’est donc finalement la démocratie à l’œuvre, j’imagine ? Mais nous plaidons pour des administrateurs indépendants. Au Muntpunt, nous avons trois indépendants et je serais bien en mal de vous dire leur couleur politique. »

Officiellement, c’est exact, mais la réalité est une autre affaire, rétorque Caron. « Le décret bonne gouvernance avait la noble intention de dépolitiser les CA en y amenant des administrateurs indépendants. Seulement, ceux-ci doivent être proposés par ces mêmes CA. En conséquence, les candidats sont plus souvent choisis sur la base d’affinités politiques que pour leur expertise. Le nombre de politiciens siégeant dans les conseils a diminué, mais le nombre d’administrateurs de la même obédience politique a augmenté. »

Selon des initiés, la N-VA évince souvent brutalement des personnes pour les remplacer par des fidèles. C’est ce qui s’est passé récemment à Flagey, où le vice-président Stefaan De Ruyck a été poussé vers la sortie.

Les vlaamsquillons

Si la N-VA veut mener un combat culturel, elle ne le mène cependant pas de front. « Ils se bornent à des petites piques, acquiesce une source autorisée. Pinailler à gauche, titiller à droite. Parfois je me dis : “Si seulement ils faisaient quelque chose du pouvoir qu’ils ont.” »

Bien que cela puisse sembler paradoxal, ils sont en effet nombreux dans le secteur culturel à souhaiter que la N-VA montre plus d’ambitions, mais plutôt dans la tradition du flamingantisme culturel des August Vermeylen, Jan-Frans Willems et Hugo Verriest. « Cette tradition, qui existait encore à la Volksunie, la N-VA l’a jetée par-dessus bord, affirme Jozef Deleu, poète et fin connaisseur de la politique culturelle. Le flamingantisme culturel a glissé vers le nationalisme de pouvoir. Ils veulent être aux commandes et empêchent la nomination de ceux qui ne partagent pas leur idéologie. »

Le flamingantisme culturel veut, en résumé, promouvoir la langue néerlandaise et la culture flamande dans une perspective européenne, avec un souci de tisser une communauté qui se traduit par la stimulation de la participation culturelle. « Ce dernier aspect, insiste Deleu, ce tissu très dense de vie culturelle locale qui faisait la richesse de la Flandre a complètement été mis de côté. »

L’écologiste Bart Caron parle d’une « stratégie du phare ». « L’accent est mis sur les grandes institutions qui doivent soutenir le canon et l’ordre établi avec force et prestige, au détriment de la société civile, sous le mantra “Nous devons faire des choix”. Entendez : nos choix. »

Quand la râpe à fromage a été mise sur la table au début de la législature, le ministre Gatz voulait des coupes budgétaires de 5 % pour tout le monde. La N-VA a demandé 0 % pour les grandes institutions. On a donc coupé la poire en deux : 2,5 %.

Deleu constate avec tristesse que la politique culturelle est remplacée par la diplomatie culturelle. « J’aurais préféré avoir tort, mais ce que j’appelais déjà le “vlaams­quillonisme” dans les années 80 est on ne peut plus vivant aujourd’hui. On se revendique de ce qui est flamand quand cela arrange bien. Le summum, c’est d’aller à l’étranger avec Rubens. Il n’y a rien de mal à ça en soi, sauf que l’art devient alors vite ce que l’ancien ministre néerlandais de la Culture Elco Brinkman appelait, sans ironie aucune, un “lubrifiant” pour le commerce. À part chez quelques-uns à la N-VA, je ne décèle aucun intérêt sincère pour la culture contemporaine vivante, mais bien une volonté de la stigmatiser comme étant “de gauche”. »

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Lucas Van Uffel par Antoine van Dyck.

« La N-VA compte encore beaucoup de flamingants culturels en ses rangs », d’après Dorian van der Brempt, qui a été à la tête de la Maison de la Flandre et des Pays-Bas pendant des années. « Mais ils se font tout petits, parce que le Grand Leader a dit un jour que la culture ne faisait pas gagner de voix. Les priorités sont ailleurs : à l’économie, à la sécurité. »

« Pire, renchérit une autre source, ils n’étaient même pas intéressés par le portefeuille de la culture. C’est tout de même une immense déception quand on sait de quel beau vivier le mouvement flamand est né, celui de l’émancipation linguistique et culturelle. »

Devoir d’introspection

Swinnen, lui-même flamingant culturel, n’est pas insensible à la critique. Il sait que c’est un euphémisme de dire que la N-VA ne s’est pas battue pour le portefeuille de la culture. « Pour moi, l’attention portée à la culture doit être horizontale, couvrir de multiples domaines de l’action publique et être ouverte sur le monde. La culture forme une communauté, et c’est là que réside la force d’une politique culturelle. Je ne le vois que trop peu aujourd’hui. L’accent est placé sur les grandes institutions, mais personnellement j’aurais plus misé sur l’excellence dans toute l’articulation et les parties les plus fines du réseau culturel. »

L’intello nationaliste Johan Swinnen espère que la N-VA va s’engager dans cette voie d’ici à 2019. « Il reste encore du temps pour bâtir un programme solide et le parti a de bons candidats ministres. » Les noms cités sont ceux des députés Cathy Coudyser, Manuela Van Werde et Marius Meremans. Mais aussi de Jan Jambon lui-même. « Il veut étudier l’histoire de l’art un jour, révèle Swinnen. Avec son poids politique et ses idées, il est taillé pour faire vivre la culture dans tous les domaines de la société. »

« Que les autres fassent aussi leur devoir d’introspection, conclut Van der Brempt. Dans le monde artistique, certains se cou­chent avant même que la N-VA n’ait frappé. En matière de politique culturelle, ni l’opposition ni les partenaires de majorité du parti ne lui opposent une grande résistance. Le grand ennemi de la culture n’est pas tant la N-VA que le désintérêt généralisé du monde politique, tous partis confondus. »

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