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La Grande Guerre menace-t-elle nos hormones ?

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Mathieu Lecouturier & Roberta Miss. CC BY-NC.

Depuis 2011, la France a mis en place des normes pour limiter la consommation de perchlorate, un perturbateur endocrinien présent dans ses eaux de distribution. Rien de tout cela en Belgique. Nos eaux sont-elles pour autant épargnées par cette pollution, soupçonnée de créer des troubles du développement ?

Début 2016, la Région wallonne a lancé une recher­che sur des substances à risque liées au traitement de nos eaux potables. Parmi ces contaminants figure le perchlorate, un polluant qui fait l’objet de mesures de précaution aux États-Unis et en France. Si aucun organisme international ne classe les perchlorates comme cancérogènes, ils sont ce qu’on appelle des perturbateurs endocriniens… Alors qu’il est généralement difficile d’établir un lien de cause à effet entre ces substances qui perturbent l’équilibre hormonal et une pathologie, pour le perchlorate, les choses semblent différentes : plusieurs travaux suggèrent qu’en inhibant la thyroïde, il pourrait retarder le développement mental du jeune enfant.

Dans son livre Le Cerveau endommagé (Odile Jacob, 2016), Barbara Demeneix, professeure au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, estime même qu’il y a urgence « à déterminer si la contamination au perchlorate est “l’un des facteurs” contribuant à la hausse des cas de troubles du spectre autistique et de troubles du neuro-développement ».

Un an à peine après la découverte d’un premier cas de pollution en 2010, la France a décidé de déterminer les valeurs limites de perchlorate pour ses eaux de consommation, que ce soit pour la préparation des biberons des nourrissons ou pour les femmes enceintes et allaitantes. L’Hexagone a aussi émis une hypothèse inédite : l’origine de ces contaminants ne serait pas contemporaine mais historique ! Les dépassements des valeurs limites cons­tatés dans les anciennes zo­nes de front de la Première Guerre mondiale seraient en fait les conséquences… de la dégradation …

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