Après deux semaines, plus de 1 600 personnes avaient déjà participé à notre enquête ouverte sur l’alcool. Comment ? En répondant à notre questionnaire, en se baladant sur notre site, en témoignant ou en nous filant de bons tuyaux. Voici une sélection non exhaustive des premiers résultats, en mode apéro-light. Vous n’avez pas encore participé ? Venez, c’est « open bar » jusqu’au 30 juin.
Rappel pour ceux qui étaient au bar
De la mi-avril et jusqu’au 30 juin, Médor enquête sur la place de l’alcool dans notre quotidien et essaie de décoder le lien si particulier des Belges à la picole. Comment ? En lançant une enquête ouverte, dans laquelle les lecteurs sont invités à témoigner, répondre à un questionnaire aussi sérieux que Michel Daerden et nous envoyer des infos. Nous avons choisi d’explorer trois piliers : le rapport intime de chacun à l’alcool, la place de l’alcool au travail et le poids économique de la bière en Belgique. Le résultat de cette enquête sera publié dans nos numéros de septembre et de décembre. Mais vous en trouverez déjà, en tournant la page, un petit apéro : l’interview de deux hommes politiques, l’un qui est abstinent jusqu’à la dernière goutte et l’autre qui a été biberonné à l’alcool.
Tranches de vies
Petite brochette des premiers témoignages qui nous sont parvenus.
« Dans mon bled, en Ardenne, tu peux picoler autant que tu veux, c’est super bien vu. Surtout ne va pas allumer un pétard ou sniffer un rail, tu es drogué et on te regarde avec mépris, ton avenir est compromis. Mais sois bourré un maximum, tu seras “un bon vivant”. »
« Mon père est un fêtard invétéré (les chiens ne font pas des chats), il est pompier. Il en a vu, des accidents de la route, des morts violentes au volant à cause de l’alcool. Mais lui, il peut conduire bourré : il a l’expérience. »
« Tentez l’expérience de commander un verre d’eau au milieu d’une tournée de bière, et vous êtes 1. Enceinte 2. Rabat-joie. »
Le mot pour briller en société
Peut-on avoir une vie sociale normale en Belgique, si on ne boit pas d’alcool ? On se le demande. En revanche, une chose est sûre : vous pouvez compenser ce déficit de coolitude par un bon mot. Comme Marie*, 24 ans, qui nous écrit : « Bonjour, je suis abstème, autrement dit je ne bois jamais d’alcool. »
*son prénom a été modifié.
Il a bon Bob
L’info est publique mais bizarrement peu connue. Le concept de BOB, que l’on croise régulièrement sur l’autoroute, est une « œuvre » commune de l’institut VIAS (la sécurité routière) et des… Brasseurs belges.
Ras la caserne
« Dans les casernes, il y a 20 ans, il y avait des bars partout. On pouvait se bourrer la gueule quand on voulait. En plus de cela, j’arrivais le matin avec deux mallettes dont l’une qui faisait “dilling dilling”. » Pierrot, ancien militaire, abstinent depuis 30 ans.
La situation a-t-elle changé ? Avis aux militaires et policiers, on cherche des infos. Envoyez-nous un mail à alcool@medor.coop
Les lobbies au Parlement
Près de 100 députés européens se retrouvent dans le European Parliament Beer Club, parmi lesquels Louis Michel (MR), Marc Tarabella (PS), Claude Rolin (CDH). On y évalue notamment « la contribution de la bière au paysage socio-économique et au patrimoine culturel européens » et la façon dont « cette contribution peut être affectée (ou améliorée) par les développements de politiques à travers l’Union européenne ». Soit du lobbying houblonné, avec le soutien de Brewers of Europe, le lobby brassicole européen.
Au niveau belge, le Belgian Beer Club (BBC) réunit des membres de toutes les assemblées, dans une grande discrétion. Il ne communique pas les noms de ses affiliés.
Vous les avez ? Vous en savez plus sur ces clubs et le fonctionnement des lobbies de la bière ? Vos informations nous intéressent ! Écrivez-nous à alcool@medor.coop
Des chirurgiens alcoolisés
18 % des médecins spécialistes belges consomment de l’alcool de manière problématique. 16 % boivent plus de six unités en une seule occasion (« binge drinking ») au moins une fois par mois. Les chirurgiens sont ceux qui boivent le plus (c’est aussi dans cette catégorie qu’on compte le plus d’hommes). C’est ce qui ressort d’une étude de 2012 (European Addiction Re-
search). Dans le reste de la population, on estime la proportion de buveurs à risques (consommation problématique) à 10 %.
Médecins, aides-soignants, infirmiers, vous avez des infos ? alcool@medor.coop