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Les bodycams : ça marche. Ou pas.

S’équiper pour surveiller. Episode 2

Dans le premier épisode, nous avons appris que Namur a été la première zone de police francophone à installer la bodycam à grande échelle, en lui collant une bardée d’objectifs à remplir. Trop ? La ville de Montréal avait été une source d’inspiration. Au bout d’une phase de test, la ville québecoise publiait ses résultats, un an avant l’acquisition de 90 bodycams par Namur.

Cette investigation par épisodes est l’un des volets de notre grande enquête participative sur l’hypersurveillance à la belge.

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Au Québec, on hésite encore. Après avoir injecté plus d’un million d’euros pour une phase pilote en bonne et due forme, on aurait pu s’attendre à ce que Montréal dise : on fonce, les gars. Eh bien pas du tout. En janvier 2019, un rapport sort. Pas un PowerPoint ficelé à la va-vite. Non. Un document de 235 pages qui explique dans les plus profonds détails la mise en place du projet.

À la page 185, le couperet de la conclusion tombe : « L’expérience du projet n’a pas permis de démontrer sans équivoque que les caméras portatives favorisent la transparence des interventions policières, consolident le lien de confiance entre le policier et le citoyen et assurent la sécurité des policiers. » C’était pourtant les objectifs principaux avancés au moment du lancement.

Souvent pris dans un « contexte d’urgence », les testeurs de Montréal ont généré des enregistrements vidéo fragmentaires de leurs interventions. Difficile, dès lors, de garantir la transparence totale proposée à la population si les vidéos ne sont pas complètes, estime le rapport.

Pas d’impact sur les interventions

Autre constat intéressant : les bodycams n’ont pas eu d’incidence sur « le nombre de cas d’usage de la force par les policiers ou sur le nombre d’entraves et de voies de faits commis par les citoyens à leur encontre. » Bref : à Montréal, la bodycams en mode test n’a eu « que très peu d’impact sur …

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