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Une nouvelle bourse "inclusion"

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Axel Korban. CC BY-SA.

Chère Anne-Sophie (c’est pas ton vrai prénom, mais tu te reconnaîtras),
L’année dernière, quand nous avons lancé notre première bourse diversité (maintenant, on a évolué, on dit « inclusion ») pour recruter des journalistes moins visibles, tu as répondu à l’appel. Tu es journaliste professionnelle, avec une solide formation et de l’expérience.

Mais, depuis 25 ans, tu n’as plus pratiqué ce métier. Tu n’es pas la seule. En Belgique, s’il y a autant de femmes que d’hommes parmi les jeunes journalistes, la proportion de femmes chute fortement à partir de 30 ans. Elles ne forment plus que 30 % des effectifs à partir de la quarantaine (voir étude AJP).

Pour toi, comme pour beaucoup, le départ a coïncidé avec l’arrivée de tes enfants. Tu trouvais ton métier difficilement compatible avec la maternité. Ce départ, tu nous as bien expliqué ne pas l’avoir subi. Mais quand même. « Être femme impliquait de faire un choix, écrivais-tu, première confrontation avec l’inégalité des genres. »

Tu aurais pu revenir, une fois tes enfants plus grands (ou parce que le père serait passé à temps partiel pour s’en occuper – ben oui, c’est possible). Mais ce n’est pas un métier où l’on te met un cachet sur la main quand tu sors pour que tu puisses revenir quand tu veux. Dans les médias, comme dans les fêtes qui se la pètent, toute sortie est souvent définitive.

Et voilà, Anne-Sophie, comme plein d’autres, tu as rejoint les rangs des journalistes pleins de talent mais invisibles sur le marché. Et c’est une très mauvaise nouvelle pour l’info, pour nous et pour nos lecteurs et lectrices. Parce qu’avec ton parcours, tu as peut-être d’autres idées de sujets, d’autres manières de travailler, d’écrire ou de voir le monde que les journalistes qui ont l’air taillés pour le costume de l’emploi.

Soyons honnêtes : ça nous prend du temps. L’une des lauréates de la bourse de l’année passé n’avait pas le français comme langue maternelle. Il a bien fallu que des petites autruches motivées prennent la peine de revoir son texte dans le détail. L’autre lauréate n’était pas journaliste. Elle s’est vachement bien débrouillée mais, tu imagines bien qu’on a parfois dû la conseiller ou la rassurer. Ça aurait sans doute été plus vite de prendre des auteurs aux profils « clé sur porte », bien formés, à l’aise sur leurs deux jambes, pas obligés de quitter les réunions à 16h30, capables de mener des interviews sans douter d’eux et conformes à l’image que nos interlocuteurs se font du « journaliste ». Ces profils-là, on les apprécie aussi, chez Médor (bisous, les copains). On veut juste ouvrir grand les portes et les fenêtres. Pour tous les autres. Quitte à devoir s’adapter.


Alors, comment ça marche exactement cette bourse ?

Voici ce qu’il faut savoir (et faire tourner autour de vous) :

Qui peut postuler ?

Toute personne, indépendamment de son âge, genre ou niveau d’études, qui peut répondre aux quatre critères suivants :

  • Remettre un projet d’enquête ou de reportage excitant sur un sujet concernant la société belge.
  • Ne pas se reconnaître dans le profil type du journaliste belge : homme, blanc, universitaire.
  • N’avoir jamais publié dans Médor.
  • Être capable de démontrer sa capacité à mener à bien une investigation rigoureuse, en toute indépendance.

Qu’est-ce qu’on gagne ?

Une bourse de 2 000 euros ainsi qu’un accompagnement par des journalistes de la rédaction pour mener à bien un projet d’enquête concernant la Belgique. L’objectif : une publication dans Médor (papier ou en ligne). Les 2 000 euros s’ajouteront à la rémunération prévue à la publication de l’article.

Comment postuler ?

Commencez par lire le Règlement complet de la bourse avant de nous transmettre votre candidature. Ensuite, remplissez notre formulaire en ligne, qui fait office de dossier de candidature.

Quelle deadline ?

Les candidatures sont à soumettre via notre formulaire en ligne avant le 30 janvier 2021 à minuit.


D’ici là, n’oubliez pas : Si vous avez des remarques constructives, des idées géniales, des conseils ou des seaux de tomates, envoyez-les à inclusion@medor.coop.

Bisous

Les Autruches

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