Culture et précarité : l’inaccessible étoile

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Laurent Poma. CC BY-NC-ND.

La culture, c’est l’identité de La Louvière. Du moins, c’est l’image que la ville veut renvoyer et développer. Théâtre, cinéma, musée… l’offre ne manque pas dans la cité des Loups ; mais sa population multiculturelle, et parfois précarisée, profite-t-elle vraiment de son droit à la culture ?

Standing ovation. Le Central s’est levé comme un seul homme, ce mercredi soir, pour saluer la deuxième représentation de « L’homme de la Mancha ». Durant 140 minutes, la comédie musicale américaine, reprise par le grand Jacques Brel en 1968 et adaptée à notre époque a conquis Louviérois et visiteurs, classe moyenne et précarisés !

Dans la salle, se trouvent huit résidents de l’ASBL Ellipse, un centre de postcure pour personnes toxicomanes et/ou alcooliques. Vous ne connaitrez pas leurs noms, ni leurs histoires. Nous ne les connaissons pas non plus. « C’est un public fragile » rappelle Delphine Vigny responsable chez Ellipse. Dans cette association, la culture occupe une place de choix et offre des « bulles d’oxygène » en dehors de la résidence, même « s’il faut parfois un peu les pousser, admet la responsable. Pour certains c’est une réelle découverte. Ils n’avaient jamais mis les pieds dans un théâtre auparavant. Avoir un accès à la culture, c’est quelque chose de très enrichissant. »

D’autant plus qu’à La Louvière, la culture fait partie prenante de la ville. Achille Chavée, Paul Bury ou encore Alenchinsky ; autant de noms qui ont façonné l’identité de la cité et du surréalisme. Sans oublier le Théâtre Action et son festival, qui rythment la vie de la cité des Loups.

Article 27 : l’indispensable allié

Actuellement, deux excursions mensuelles, comprenant huit personnes, sont organisées par l’ASBL. Via un partenariat avec Article 27, les frais de participation sont moindres et Ellipse peut rentrer dans ses frais. « On a un budget maximal de 7,5 euros par personne, par activité. Nous rétribuons et donnons 4 euros de compensation pour chaque coupon utilisé, en plus de la contribution initiale de 1,25 euro. »

En 2018, près de 2500 tickets Article 27 ont été utilisés en région du centre. Est-ce beaucoup ou trop peu ? Dans ce domaine également, La Louvière est la 5e ville wallonne et pour la cellule locale Article 27, ce chiffre ne doit pas être vu comme une fin en soi. « La distribution des tickets est un axe de notre travail, développe Marie Ferette, coordinatrice de l’ASBL pour la région du centre. Mais nous passons également beaucoup de temps à organiser des projets participatifs culturels et citoyens avec les usagers sur le terrain et tout cela est plus difficilement quantifiable. Par contre, c’est grâce à ces projets que les utilisateurs se ré-approprient réellement l’espace culturel et qu’ils deviennent plus autonomes dans leurs pratiques.  »

Alors amis Louviérois, nous avons envie de « rêver un rêve impossible » (pour reprendre les mots de l’Homme de la Mancha). Nous souhaitons recueillir des témoignages de publics plus fragilisés pour connaitre leurs réflexions et leur avis sur la culture de leur cité.

La programmation est-elle assez diversifiée ? Quel budget culturel êtes-vous prêt / capable de dépenser par mois ? Connaissez-vous l’initiative Article 27 ? Si oui, comment ? Vous sentez-vous bien intégré dans la culture de votre cité ? Quels éléments vous freinent, voire empêchent, à participer à une activité culturelle ?

N’hésitez pas à nous contacter à lalouviere@medor.coop, votre témoignage nourrira un futur article.

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