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Luc Trullemans : Mauvaise grêle

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nicolas fong.

Le météorologue vedette de RTL n’avait pas prévu le verglas qui se formerait sous ses pieds. Bardaf ! Des propos racistes relayés sur les réseaux sociaux ont précipité son embardée. Le médiatique prévisionniste a été licencié sur-le-champ et est devenu persona non grata dans les médias belges, tout en poursuivant une carrière d’envergure internationale. Tous les aventuriers se l’arrachent, Bertrand Piccard en tête. Mais qui est ce type ?

Fin d’après-midi, le vendredi 26 avril 2013, chaussée de Louvain à Bruxelles. Une Mercedes ralentit à la vue du feu de signalisation qui va passer au rouge. Pas d’empressement particulier pour la berline ce soir-là. C’est le retour au pays au terme d’une semaine passée en Suisse, il faut juste faire un crochet à la rédaction de RTL, puis se retirer à la campagne pour le week-end.

Dans la voiture qui le suit, la conduite est plus agitée. Pourquoi s’arrêter alors que le feu n’est pas encore passé au rouge ? Appels de phares, dépassement hasardeux, queue de poisson, arrêt net. Plusieurs personnes d’origine nord-africaine descendent du véhicule. L’altercation prend directement un ton agressif, les reproches fusent, les commentaires déplacés aussi. Un pieu en bois est extrait du véhicule et finalement c’est un coup de pied qui s’abat dans la portière de la Mercedes. Les détails précis de l’échange verbal ne nous parviendront jamais. Peu importe, d’ailleurs.

Au volant de la Mercedes, Luc Trullemans redémarre. Il n’est pas à l’aise. Dans les studios de RTL, où il est passé faire son billet météo, l’homme fulmine. Parcourant les réseaux sociaux, il lit, approuve et partage un commentaire nauséabond contre l’immigration maghrébine et musulmane : une lettre qui refait régulièrement surface sur Facebook et qui prie les musulmans de rentrer chez eux s’ils ne respectent pas nos us et coutumes. En des termes crus : « Intégrez-vous ou dégagez ! »

TrOll-emans

Le message se répand sur la Toile. Sans s’en douter, le Monsieur Météo amorce un tournant irréversible dans sa vie. Tout se précipite, les médias s’emballent, les partis politiques récupèrent « l’affaire », ses employeurs sévissent et le virent. Lui fonce la tête baissée dans une nouvelle voie, inconnue, qu’il explore « par challenge », nous dit-il : il se lance en politique dans les rangs du Parti populaire (PP), ancré à la droite extrême.

Dans l’intervalle, Luc Trullemans a fait le nettoyage sur sa page Facebook, il a exprimé des excuses, mais il a aussi récidivé avec d’autres propos anti-musulmans. Malgré ses 79 586 voix de préférence (cinquième performance francophone, devançant des personnes comme Claude Rolin au cdH ou Phillipe Lamberts chez Écolo), les élections ne lui ont pas apporté le siège européen que lui avait fait miroiter Mischaël Modrikamen, le président du PP. La tempête médiatico-politique s’est calmée et l’homme a repris ses activités internationales comme météorologue de la célèbre aventure de Bertrand Piccard : le tour du monde en avion solaire, le Solar Impulse. Et de Trullemans il n’en est plus question dans les médias belges. Il y est devenu « persona non grata ». Comme s’il n’existait plus.

Les rencontres ont été nombreuses, espacées dans le temps, pour tenter de cerner le personnage. Parce que l’homme ne se livre pas facilement. Il vit à la campagne, dans un chalet près de Saint-Vith, à la lisière d’une forêt. Parler de sa carrière professionnelle ne pose pas de problème. Saisir qui il est vraiment, au fond de lui-même, est plus difficile.

Luc à la ferme

Trullemans est un amoureux de la nature plutôt qu’un rat de bibliothèque. Un homme d’action aussi : « Après l’aventure Solar Impulse, je ne vais pas passer mon temps à tailler ma haie et promener mon chien, il faut que je m’occupe. »

Il passe sa jeunesse dans une ferme de Gaasbeek, dans le Brabant flamand. « Je suis tombé dans la météo avec mon père, illustre Luc Trullemans. Lui était déjà fasciné par les éléments, il connaissait les croyances populaires en matière d’agriculture. Moi, j’avais ma station météo à la maison. J’ai toujours voulu être météorologue. »

Intuitif, pas intello

Le jeune Luc s’intéresse aux hasards du temps, aux précipitations, aux périodes propices pour semer. Il est aussi baigné dans la culture des petits indépendants qui bossent dur pour s’en sortir.

L’aspirateur social pousse l’élève Trullemans vers un enseignement francophone, au collège à Nivelles. En classe, il n’est pas très assidu, son esprit continue à errer hors des murs de l’école. Il sait que la météo jouera un rôle important dans sa vie, et il en fait d’ailleurs un exposé à ses camarades de classe. Un curé de Nivelles l’encourage à suivre sa passion.

Mais, hélas pour le curé, Luc Trullemans préfère s’inscrire à l’ULB, en géographie et en physique. Rapidement, il trouve les cours ennuyeux et se recentre sur la météo de terrain. Sur les conseils de sa mère, il bifurque vers l’Institut royal météorologique (IRM). Elle croit en lui. C’est elle qui téléphone à l’Institut et obtient un rendez-vous pour son fils. Luc est tellement convaincant qu’il est pris sur-le-champ. Mais le temps vient où le jeune homme doit remplir ses obligations militaires. Il entre comme candidat officier de réserve au service météo de l’armée. Puis il signe pour un an supplémentaire. Il espère pouvoir y assouvir sa passion. En vain. Trop de gardes et pas assez de terrain pour cet officier.

Trullemans n’est pas un intellectuel. Ce polyglotte aime les rencontres, le travail, les défis. Sans diplôme, il se construit seul. Son rêve : faire de son hobby un métier. Sa force : son approche intuitive des éléments, il sent les choses de la nature et il décode leur fonctionnement. Tout naturellement, il retourne à l’IRM où il est pris comme indépendant. Il signe aussi ses premières prévisions météorologiques dans des quotidiens comme Le Soir ou Het Volk.

À l’époque se crée à l’IRM le Groupe de lutte antipollution. Trullemans l’intègre et participe aux travaux de l’Institut d’hygiène et d’épidémiologie (IHE) qui deviendra ensuite CELINE (la Cellule interrégionale de l’environnement). Aux côtés d’ingénieurs, il participe à la création d’un réseau de collecte automatique de paramètres météorologiques qui servira à établir des corrélations entre la météo et la pollution. Dans les années 80, il est affecté au « bureau du temps » où il se consacre à produire des modèles mathématiques de prévisions météorologiques.

Schtroumpfe-moi le ciel !

26 avril 1986. Le cœur du réacteur 4 de Tchernobyl entre en fusion. La catastrophe éclate. À l’IRM, Trullemans et son équipe se disent qu’il faut étudier et suivre les masses d’air qui viennent de cette région-là. À force de calculs et de modélisations, ils parviennent à prouver que la centrale nucléaire brûle toujours, ce que nient les autorités ukrainiennes. Mais leur modèle mathématique est formel. Cela fait pas mal de bruit. Outre la notoriété apportée au météorologue, c’est l’outil développé et affiné à cette occasion-là qui sera précieux pour son avenir.

La vie de Luc Trullemans est faite de rencontres et d’opportunités. À chaque occasion il se fixe des challenges. Pour le meilleur et pour le pire. La rencontre avec Wim Verstraeten, la même année que Tchernobyl, est cruciale. Ce photographe free-lance belge le croise à l’occasion d’un reportage pour le magazine Eos. Il lui confie aussi qu’il espère devenir aéronaute. Mais pour décrocher son brevet, Wim doit réussir un examen de météo. Trullemans l’aide, il réussit et tous deux fêtent cela par des vols en montgolfière. Notamment en Suisse, à bord du ballon Schtroumpf à Château-d’Œx, où ils rencontrent Bertrand Piccard, à l’époque champion de deltaplane.
« On était à un meeting de ballons, nous raconte Bertrand Piccard. Tout à coup Luc s’est arrêté et m’a dit : “Sens la température de l’air et mets ta main sur le sol.” Je l’ai fait. Il m’a dit : “Qu’est-ce que tu remarques ?” Ben, il y a une différence énorme de température. “Exactement, a répondu Luc, dans moins d’une demi-heure il y aura une tornade.” Vingt minutes après le village qui était à une dizaine de kilomètres de nous a été dévasté par une tornade. » Dès ce moment, l’aventurier suisse s’est dit qu’il lui fallait un type pareil dans son équipe.

Tchernobyl a payé

Piccard s’inscrit à la première course transatlantique en ballon (en rozière plus précisément) en 1992. Il y participe aux commandes du ballon belge, aux côtés de Wim Verstraeten. C’est une course par pays. Outre la Belgique, y participent l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et les États-Unis. Le départ de Bangor (dans le Maine aux États-Unis) est hésitant, la météo est exécrable. Les cinq ballons s’envolent ; le Belge arbore fièrement le numéro 1. Le vainqueur sera le premier à survoler une route, la première aperçue, en Europe. La météo se gâte au milieu de l’Atlantique. Le centre de guidage de la course conseille aux ballons de descendre, pour éviter les orages. Piccard et Verstraeten sont inquiets. Ils cherchent d’autres informations. Et ils contactent Trullemans via une radio haute fréquence et une station côtière (il n’y avait pas de GSM ni de téléphone satellite à l’époque). L’injonction du météorologue belge est tout autre : « Montez tant que vous pouvez. » Le ballon belge remporte l’épreuve après quasiment cinq jours de vol. D’autres ballons finiront en mer. Dès cet instant, Trullemans s’est fait un nom parmi les aventuriers du monde entier. L’expérience de Tchernobyl a payé. Sur le long cours. Tous les guidages et routages de ses grands exploits tirent profit de cette technologie et de cette expérience. Sur un simple ordinateur, le « météorologue routeur » place un ballon virtuel à un point A, à différentes altitudes, et il peut voir quelle est la trajectoire suivie, en fonction des vents.

Le magicien des vents

Au cours des années 1990 et 2000, Trullemans conduit à la victoire de nombreux ballons de la Coupe aéronautique Gordon Bennett, l’équivalent de la Coupe du monde côté ballon à gaz. Le principe est simple : tous les ballons décollent du même endroit avec la même quantité de gaz et celui qui se pose le plus loin a gagné. Notre météorologue pousse les limites au-delà de ce qui était pensable, par exemple en dirigeant un ballon sur la mer, loin des côtes, pour le rapporter des heures plus tard au sol, uniquement en plaçant le ballon dans les bons vents. Un défi impensable sans Trullemans, son modèle mathématique et son engagement total, jour et nuit, pour conseiller les aéronautes.

En 1999, il guide et conseille Bertrand Piccard et Brian Jones quand ils réussissent l’exploit de boucler le premier tour du monde en ballon, sans escales, en 20 jours. En 2000, il permet à un ballon britannique de décoller du Spitzberg (à quelque 1 000 km du pôle Nord, au nord-est du Groenland), d’atteindre le pôle et de revenir se poser au Spitzberg. En 2002, il travaille pour Steve Fossett, l’Américain qui réalisera le premier tour du monde en ballon en solitaire… Tout le monde s’arrache Trullemans. Les navigateurs Olivier de Kersauson et Maud Fontenoy font appel à ses services. De lui, celle qui a traversé l’océan Atlantique à la rame dit : « Luc est toujours positif, c’est un moteur qui nous tire vers le haut. » Les records tombent, grâce à ses conseils. Selon Trullemans, Michael Schumacher lui a même téléphoné lors d’un Grand Prix de F1 à la météo incertaine à Francorchamps pour lui demander quel type de pneus il devait chausser sur sa Ferrari. De quoi entretenir la légende.

Ultime exploit en date : Luc Trullemans a guidé l’avion solaire Solar Impulse dans son tour du monde. Avec escales mais sans carburant. Un défi technologique pour Bertrand Piccard et son équipe, mais aussi une prouesse météorologique : si l’avion solaire n’est pas replacé dans une zone de soleil après une nuit de vol, c’est la catastrophe. Avec des batteries vides, il ne pourra voler longtemps. Trullemans joue gros dans cette affaire. Mais il assure. Le Solar Impulse a parcouru un demi-tour du monde en 2015, entre Abu Dhabi et Hawaï, et il est en train de le compléter actuellement. Piccard et les autres ont trouvé un surnom à Trullemans : « Le magicien des vents ».

En dépit de son talent à faire prendre tant de hauteur aux autres, comment Luc Trullemans a-t-il pu tomber aussi bas, en partageant des propos aussi peu nuancés, globalisants, voire racistes ?

Pas raciste, mais…

L’homme l’explique par un ras-le-bol. Marre de se faire insulter, traiter de « sale Belge », de se faire agresser sans motif quand il revient dans son pays. « Ce n’était pas la première fois… », commente-t-il. Cependant, tout le monde ne réagit pas comme lui. « Je ne suis pas raciste », se défend-il. Mais…

Luc Trullemans fait partie de ce courant de Belges qui se lâche à messages déployés sur les réseaux sociaux. C’est un intuitif, un sanguin, qui exprime sans complexes une sensation, une opinion, qui la revendique, même si elle est caricaturale ou exagérée et surtout pas vérifiée. « C’est mon avis ! D’ailleurs, tout le monde a le droit de s’exprimer, pourquoi s’en priver ? » Et quand on l’attaque sur ce qu’il dit, sur ses propos tranchants, on « porte atteinte à la liberté d’expression ». Pour joindre le geste à la parole, le candidat aux élections apparaît bâillonné sur une affiche électorale du PP.

Tant sur les réseaux qu’en campagne, les marques de soutien se multiplient. De nombreux Belges se reconnaissent dans ses discours démagogiques et simplistes qui prônent le retour à des valeurs plus conservatrices, qui diabolisent l’Islam, qui souhaitent une immigration contrôlée, comme en Suisse. Il dénonce aussi une Wallonie où tout est verrouillé, sclérosé par les socialistes. « Des ordres sont venus d’en haut », lâche-t-il souvent, pour parler de la mainmise du PS, sur les médias en particulier. Des preuves ? Il n’en a pas. En tout cas il ne les donne pas. Il se contente de dire : « Mon éviction de RTL, c’est venu de très haut. J’ai mené mon enquête et j’ai su que ça venait de Di Rupo. » C’est ce qu’on lui aurait dit. En haut lieu.

Le système qu’il dénonce est celui du « politiquement correct ». S’il est sanctionné pour les propos qu’il a relayés, ce n’est pas parce qu’il s’agit de propos racistes, exagérés, créant des amalgames inacceptables, non, c’est parce que le système n’autorise pas les opinions divergentes. « J’étais un homme gênant pour eux. » Selon Pascal Delwit, politologue à l’ULB, ce genre de discours est dans l’air du temps, notamment à cause de la communication de Bart De Wever. « Celui-ci pousse les limites de l’acceptable toujours plus loin, il fait deux pas en avant puis se rétracte un peu, fait un pas en arrière pour mieux repartir en avant », illustre-t-il. Ainsi, les propos qui étaient généralement jugés inacceptables il y a quelques années, changent.

« À cela s’ajoute une logique complotiste, poursuit Pascal Delwit, qui n’est pas spécifiquement liée à un courant politique, mais qui pointe un responsable, caché, de tous les maux. Ici, c’est le PS, ou l’islam, ou l’immigré. » Est-ce du populisme ? « Ce terme est galvaudé, estime le politologue. C’est certainement démagogique, mais pas nécessairement un comportement populiste. Le populisme part d’une représentation homogénéisante du peuple, et dénonce la trahison dont se rend coupable l’élite par rapport à ce que veut “le peuple”. »

Parlons plutôt de propos complotistes et démagogiques. Ils sont omniprésents ! D’où le passage de Luc Trullemans au Parti populaire (PP) le temps d’une campagne européenne. Il avait été sollicité par d’autres partis, avance-t-il : le MR, Écolo et même par Di Rupo (PS). Là encore, impossible de vérifier.

Le feu dans la tête

« J’ai dit non à Di Rupo, parce que je suis apolitique, nous dit-il. Pourtant l’homme est sympa – je ne parle pas du parti. » Modrikamen a été rapide sur la balle. Il l’a contacté quatre jours après l’altercation d’avril 2013. « Son nom me disait vaguement quelque chose. Il a proposé de me défendre et de réclamer 500 000 € à RTL. Je ne savais pas qu’il faisait de la politique. J’ai dit oui. » Et pour le PP ? « Modrikamen m’a ensuite demandé : “Tu veux faire de la politique ? Tu es quelqu’un qui a de bonnes idées, on doit se rencontrer, je prends ta défense, ça ne te coûtera rien. Je te mets à une bonne place pour les élections.” J’ai vu ça comme un challenge. J’avais le feu dans la tête. Il m’a dit qu’il me mettait en tête de liste des européennes. Je suis tombé des nues. Il a ajouté que si j’étais élu je siégerais à Strasbourg, que je gagnerais bien ma vie et que je n’aurais qu’à parler de mes idées. C’était un petit parti. J’ai gagné 18 000 €, soit les honoraires de Modrikamen qui m’a défendu comme avocat contre RTL. »

« Luc est quelqu’un de charismatique, se remémore Mischaël Modrikamen. Il a une popularité extrêmement importante. Les gens posent avec lui, font des selfies, viennent lui serrer la main. » Mais a-t-il la carrure politique pour représenter un parti ? « C’est un grand néophyte, un candide, reconnaît le président du PP, il se comporte un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. »

Luc Trullemans s’est retrouvé tête de liste du PP pour les européennes. « C’était parce que j’ai eu un coup de sang et que je ne pouvais plus faire de la météo. C’était une réaction de ma part par rapport au PS (qui a eu sa peau, selon lui, NDLR). Maintenant je me suis calmé au niveau politique. Avec le recul, je me dis : “Heureusement que je n’ai pas été élu.” Je n’avais aucune expérience parlementaire, j’aurais été bouffé par tout le monde. Mais je me suis lancé dans cette aventure par fierté personnelle aussi. Je suis encore sympathisant du PP mais plus militant. Mon regret, ajoute-t-il, c’est que maintenant je suis brûlé de tous côtés. Je crains de ne plus pouvoir travailler à ma passion de météorologue après l’aventure Solar Impulse. »

Climatosceptique

Les procédures judiciaires dont il était la cible ou l’instigateur sont terminées. La plainte du MRAX (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie) contre lui pour incitation à la haine a été classée sans suite. Le Centre pour l’égalité des chances (actuellement Unia) n’a pas déposé de plainte mais a estimé légitime la décision de RTL de le virer car « de telles personnalités doivent tenir des propos responsables », rappelle Patrick Charlier, le directeur d’Unia. Le parquet de Bruxelles avait aussi ouvert une information judiciaire contre lui pour « incitation à la haine ou à la discrimination pouvant présenter une connotation raciste », mais elle a aussi été classée. Aucune autre poursuite ne subsiste. Et Luc Trullemans a obtenu un euro symbolique de RTL, pour calomnie et diffamation de la part de la chaîne.

À 64 ans, il poursuit ses analyses météo pour le défi de Solar Impulse. Un projet qui vise notamment à promouvoir la recherche de pointe dans les énergies propres et renouvelables. Luc Trullemans affiche pourtant un certain scepticisme par rapport au réchauffement climatique lié aux activités humaines. « Certains climatologues disent que le réchauffement n’est pas aussi net… », lâche-t-il laconiquement. Un paradoxe de plus dans une vie faite de hauts et de bas. Et d’extrêmes.

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