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Été 2021 : l’histoire politique d’un croisement de données
Le croisement. Episode 2.
De juin à juillet, l’idée fait son chemin. Fin août, c’est acquis : on croisera des données à caractère personnel, pseudonymisées, pour trouver le taux de vaccination de chaque établissement de soins établi en Belgique. Voici le récit chronologique d’un projet très politique.
Cet article s’insère dans l’un des volets de notre grande enquête participative sur l’hypersurveillance à la belge.

On est au début de l’été. Mois de juin, ambiance estivale. L’institut scientifique de santé publique Sciensano vient de publier une étude sur le taux de vaccination contre le Covid-19. Côté politique, on avale de travers la conclusion de ce rapport : 58,3 % des professionnel·les de santé sont totalement vacciné·es. La Task Force veut absolument faire monter ce pourcentage.
Le 14 juillet, la Conférence interministérielle Santé publique annonce trois priorités pour améliorer le taux vaccinal des soignant·es. D’abord, de la sensibilisation. Ensuite, de la transparence. Et trois : envisager l’obligation vaccinale.
En matière de transparence, que prévoient les autorités ?
« À court terme, des données valides pour les établissements de soins de santé, qui souhaitent y participer de façon volontaire, seront réunies pour dresser un aperçu de la couverture vaccinale en leur sein et seront rendues publiques. Les institutions seront aussi encouragées à publier en toute transparence leurs données sur leurs propres sites web et dans leurs communications », indique le communiqué de presse des ministres réuni·es pour la Conférence interministérielle.

Pas de base légale
Cependant, ces données… les hôpitaux n’y ont pas accès, et n’y ont d’ailleurs pas droit. Aucun cadre légal ne permet à un employeur de récolter et de transmettre massivement, sans consentement explicite, des informations sur l’état de santé ou le statut vaccinal de son personnel.
Dans un premier temps, la demande adressée …