Accidents du travail : une fatalité ?
100 décès. 200 000 déclarations d’accidents. Chaque année. Dans une indifférence presque totale, le travail continue de tuer et de blesser en Belgique. Enquête au long cours sur ces accidents, leurs victimes et leurs implications pour notre société.
Présentation
100 décès. 200 000 déclarations d’accidents. Chaque année. Dans une indifférence presque totale, le travail continue de tuer et de blesser en Belgique. Dans une vaste enquête en sept chapitres (qui peuvent être lus indépendamment les uns des autres) Médor explore les implications sociales, politiques, juridiques et personnelles des accidents du travail. Les victimes, qu’on entend rarement, occupent une place centrale dans ce dossier. Leurs récits se rejoignent pour dépasser le cas par cas. S’y adossent les expertises de spécialistes du sujet.
L’épisode 1 : « L’horreur statistique » décrit le fait social qui rassemble tous ces « drames isolés ». Les accidents frappent avec une impitoyable régularité certains secteurs, certaines couches de la population. Emanuel et Angela en font partie.
Les chiffres connus demeurent néanmoins partiels et n’offrent qu’une compréhension limitée de la sécurité du travail en Belgique. Dans l’épisode 2 : « Les oublis des statistiques », Karl, Raphaël et Abdul-Azim font part d’accidents qui ne se retrouvent dans aucun rapport officiel.
Les récits des victimes rappellent aussi que les origines d’un accident dépassent la faute individuelle. Dans l’épisode 3 : « À qui la faute ? » les quotidiens de Guy, Gilles et Angela mettent en lumière des dysfonctionnements de notre organisation du travail.
Pour certaines victimes d’ailleurs, l’accident du travail ne se limite pas au moment de sa survenue et marque le début du calvaire. Dans l’épisode 4 : « Peines perdues », le combat de Guido symbolise les difficultés à faire reconnaître la responsabilité d’une entreprise par la justice. Brigitte, elle, raconte dans l’épisode 5 : « Après l’accident » sa lente reconstruction personnelle, freinée par un litige avec une compagnie d’assurance.
Les accidents du travail sont une question politique. Celle-ci est pourtant négligée depuis longtemps par les gouvernements, comme le détaille l’épisode 6 : « L’État en fait-il assez ? »
Enfin, dans une interview de clôture, la sociologue Véronique Daubas-Letourneux traverse l’ensemble de la thématique et rappelle que les accidents du travail ne sont en rien une fatalité.
Cette enquête de Julien Bialas & Louis Van Ginneken a été soutenue par le Fonds pour le Journalisme de la Fédération Wallonie-Bruxelles.