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Chapitre 2 : « Il n’a jamais été question d’une mare aux canards ! »
Textes et photos (CC BY-NC-ND) : Katherine Longly
Interview (CC BY-NC-ND) : Anne-Cécile Huwart
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Vincent Magnus est le bourgmestre CDH de la Ville d’Arlon et siège au Conseil d’administration de l’intercommunale Idelux, propriétaire de l’ancienne sablière. Il partage la majorité avec le MR. Malgré le très bon score d’Ecolo aux dernières élections, passé de 4 à 7 sièges, Magnus a préféré s’associer aux libéraux. Le désaccord avec les Verts portait notamment sur l’aménagement d’un parking sous la place Léopold.
Vous soutenez le projet de « parc d’activités artisanales » sur le site de la Zad. De quels types d’activités artisanales s’agit-il ?
De nombreuses PME peinent à trouver des espaces pour s’installer dans la région, explique Vincent Magnus. Nous avons des contacts avec un couvreur, un plombier, un ingénieur du son,… La menuiserie Brix a fini par s’installer au Luxembourg. La concurrence avec le Grand-Duché est rude, pour des raisons fiscales mais aussi en raison du manque de place chez nous pour les petites et moyennes entreprises. Je ne vais pas me battre pour attirer des sociétés puis ne pas savoir où les mettre ! Des gens continuent de vouloir investir de ce côté-ci de la frontière, notamment pour des raisons de mobilité.
C’est d’ailleurs comme zone de développement économique que l’ancienne sablière a été vendue à l’intercommunale Idelux, en septembre 2017, pour 3,5 millions d’euros.
L’opération a été votée à l’unanimité par le Conseil communal, et même par les élus écologistes. Il n’a donc jamais été question de transformer ce site en mare aux canards ! Nous avions d’abord des vues sur un terrain situé à Hondelange. Mais des agriculteurs ont rouspété. Ils ont proposé plusieurs autres sites, dont l’ancienne sablière de Schoppach.
La Ville d’Arlon a toujours considéré ce lieu comme une friche industrielle ?
La sablière a cessé ses activités il y a plusieurs décennies. Le terrain est fortement pollué, notamment par les hydrocarbures des engins industriels. Il a aussi servi de décharge à un moment donné.
Est-ce que vous percevez la nécessité de davantage prendre en compte les critères environnementaux lors de la conception de nouveaux projets à Arlon ?
Oui c’est certain, les mentalités évoluent. Et c’est ce que nous faisons précisément à Schoppach. Pas question de tout macadamiser, la végétation aura sa place sur le futur zoning. On parle de toitures vertes et 5 des 30 hectares resteront affectés à la biodiversité. Mais aucune demande de permis n’a encore été introduite à ce jour. Et, le cas échéant, il y aura une enquête publique.
Les zadistes estiment que d’autre sites auraient pu accueillir le « zoning pour PME », comme l’ancienne gare de Stockem.
La Commune aussi y a pensé mais le prix reste trop élevé, malgré les tentatives de négociation avec la SNCB. L’ancienne sablière constitue vraiment le meilleur terrain pour installer le zoning. Je le dis depuis le début : les zadistes se trompent de combat avec cet endroit. Ils auraient dû s’installer à Houdemont, sur le site du futur hôpital, un projet qui est une ineptie, selon moi !
Soit 20 km plus loin, là où l’intercommunale Vivalia projette de créer un pôle hospitalier qui engloberait l’hôpital d’Arlon qui serait ainsi voué à disparaître. Un projet auquel la commune s’oppose vivement.
Médor abordera ce sujet dès demain.