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Drogue : pollution du sol au plafond
Episode 2/3
Texte (CC BY-NC-ND) : Daniela De Lorenzo
Traduction (CC BY-NC-ND) : Anne Marsaleix
Illustrations (CC BY-NC-SA) : Vica Pacheco
Publié le
1500 tonnes de déchets issus des labos clandestins de drogue seraient produits chaque année en Belgique. Des substances hautement corrosives et acides, qui polluent l’eau, les sols, et parfois les habitations. Ce dimanche de juin, on a rendez-vous à Gingelom pour voir ça…
Alors que je me présente au seuil d’une maison en ruine, l’agent de police me rappelle que nous sommes dimanche.
« Vous avez fait la route depuis Bruxelles juste pour voir le labo ? »
Le réseau cyclable m’a menée à la petite ville de Gingelom, où la police a saisi un laboratoire d’amphétamines la veille, le 12 juin. Les camions de la protection civile, devant l’abri de jardin, chargent des contenants remplis de produits chimiques. Le nettoyage des déchets de drogue et le démantèlement des laboratoires coûtent cher, mais que savons-nous des coûts environnementaux et sanitaires découlant de ces déchets ?
Payer le prix
« Au début, personne n’avait conscience de leur dangerosité », selon un pompier du nord du Limbourg, qui dénombre plusieurs cas de collègues blessés. Désormais, les gants et masques de protection sont obligatoires. Les déchets de drogue sont un mélange de substances hautement corrosives et acides qui comportent des risques pour l’humain en cas de contact avec la peau et d’inhalation.
Les premiers secours sont les principales victimes potentielles, car ils sont les premiers à devoir manipuler les déchets dangereux.
Il est arrivé que des conteneurs abandonnés dans les bois explosent, parce que les produits chimiques qui s’y trouvaient étaient toujours réactifs. Et la population peut aussi parfois en payer le prix : en 2015, à Zutendaal, deux enfants en vacances passent à vélo dans une mare remplie de ce qu’ils prennent pour de l’eau, mais qui est en réalité un déversement de déchets de drogue. Leur balade à vélo se solde …