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Narco-déchets : politique dans la brume
Episode 3/3
Traduction (CC BY-NC-ND) : Anne Marsaleix
Illustrations (CC BY-NC-SA) : Vica Pacheco
Texte (CC BY-NC-ND) : Daniela De Lorenzo
Publié le

Des labos illégaux de drogue s’étendent à la Wallonie. Mais les autorités locales gèrent leur "dépollution" comme le faisait la Flandre… il y a 10 ans. A-t-on un plan national en vue ?
À sept kilomètres au sud de Gingelom, les habitants de Wallonie ont peut-être appris la nouvelle : des déchets d’un labo produisant de la drogue ont été découverts (si vous ne voyez pas de quoi on parle, allez lire nos deux premiers épisodes). En Flandre, on parle de drugsafval. Côté francophone, il n’y a pas vraiment d’équivalent (on tenterait bien "narco-déchets" ?). Mais le fait qu’on ne puisse pas nommer le phénomène ne signifie pas qu’il n’existe pas. Au contraire, l’absence de prise de conscience du côté wallon laisse le champ ouvert à la dispersion de déchets de drogue.
À Chimay, Huy, Charleroi…
En juin 2021, les craintes de Natalie Meert, experte en criminalistique des drogues, se sont réalisées : un nouveau laboratoire de méthamphétamine a été découvert, cette fois à Herstal, en Wallonie.
Étienne Dans, responsable de l’Unité de police chargée des démantèlements confirme : « Nous assistons à une extension géographique du phénomène. » Depuis 2018, des laboratoires de drogue ont été saisis à Chimay, Orp-Jauche, Soumagne, Huy et Charleroi.
Mais la police et les pompiers wallons traitent les cas de drugsafval comme on le faisait il y a dix ans en Flandre : « Parfois, ils nettoient sans savoir qu’il s’agit de déchets de la drogue ni connaître leurs dangers », dit Carine Buckens, du Parquet du Limbourg.
Puisqu’ils ne peuvent être reconnus comme drugsafval, les déchets de drogue entrent dans la catégorie « déchets inconnus ». Seuls …