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Allô la police, j’ai trouvé un labo de drogue
Episode 1/3
Traduction (CC BY-NC-ND) : Anne Marsaleix
Illustrations (CC BY-NC-SA) : Vica Pacheco
Texte (CC BY-NC-ND) : Daniela De Lorenzo
Publié le
Ces dix dernières années, la Belgique s’est imposée comme l’un des principaux producteurs mondiaux de drogues synthétiques. Mais qui dit labo de drogue, dit aussi production de déchets illégaux… Les décharges sauvages atteignent désormais des niveaux record. Où sont-elles ? Jusqu’où polluent-elles notre environnement ?
Il n’est pas rare, au détour d’une balade à vélo à travers les quartiers tranquilles limbourgeois aux jardins impeccablement taillés, d’être interrompu par une signalisation inquiétante appelant à la prudence et à « prévenir la police ».
« C’était où ? » demande l’agente de police.
Hésitante, la voix métallique formule le nom d’une rue. L’agente appuie sur le bouton de retour en arrière. « On va le réécouter. »
Il ne s’agit pas de la ligne habituelle de la police. En avril 2019, le bureau du procureur du Limbourg a inauguré la « ligne de signalement des drogues », un numéro gratuit et anonyme pour signaler les infractions liées à la drogue.
L’histoire de la production de drogues synthétiques en Belgique a commencé en 2004, après le démantèlement de deux laboratoires. En 2020, plus de 28 labos ont été découverts. En Europe, peu de pays produisent des poudres et autres happy pills ; pour répondre à la demande, la Belgique a suivi les traces de sa grande sœur, les Pays-Bas.
« Il y a presque toujours un citoyen néerlandais impliqué dans la mise en place de ces labos au Limbourg », explique Carine Buckens, du Parquet du Limbourg.
La province est frontalière des deux régions néerlandaises où l’on compte le plus de labos de drogue. Comparé aux plus de 600 labos néerlandais saisis ces dix dernières années, la Belgique fait figure de petite joueuse..
Ligne d’urgence
Dans les deux pays, la majorité des laboratoires échappent aux radars. Mais la roue commence à tourner. Ces deux dernières années, environ 45 …