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« J’aimerais qu’on me paye pour me mater, mais ce n’est pas encore possible »
Episode 3/3
Textes et photos (CC BY-NC-ND) : Salomé Lauwerijs & Agathe Decleire
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Lola est étudiante le jour et colleuse féministe la nuit. Elle rejoint parfois des hommes dans des hôtels en attendant de détruire le patriarcat.
Ça a été sa peur, c’est devenu son combat. En faisant résonner ses pas sur les dalles mouillées du trottoir, Lola marche seule, sous la lumière des lampadaires. Elle se réapproprie l’espace public. Cette lutte, c’est le fondement de son féminisme. C’est ce qui l’a en partie poussée vers le travail du sexe. « Chaque fois que je marche dans la rue, on me sexualise à mort, on me siffle. On me convoite comme un objet de désir. En en tirant un profit, je passe d’objet de désir à sujet. Franchement, j’aimerais bien qu’on me paye pour me mater, mais ça n’est pas encore possible (rires). »
Orgasmes et escarpins
Le bruit de ses pas dans les flaques résonne dans la rue déserte. Elle porte ses Dr. Martens. Le claquement de ses chaussures sur les dalles était différent lors de sa première passe. Elle s’était apprêtée et avait mis des escarpins. « Plus jamais, je ne ferais cela maintenant. J’ai trop la flemme ! ». Un sourire pointe sur son visage. Lors de cette première fois, elle était arrivée confiante et curieuse devant un homme fin aux petites chaussures vernies. Pas son genre. Ils étaient montés et il l’avait massée pendant une heure. Ils avaient fait l’amour, elle avait eu un orgasme. En partant, elle avait appelé une amie : « Meuf, je viens de finir. J’ai même joui. Je me sens trop bien. Le mec était super sympa et j’ai 250 euros dans ma poche. What the fuck ! …