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La retraite de Bulgarie

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Ils sont une quinzaine de Flamands à avoir investi un coin perdu de Bulgarie avec un œil sur leur retraite. Tout ça à cause d’un couple de bons Samaritains, de l’impact de la télévision et du grand marché européen.

Il y a déjà cinq heures que le train a quitté la capitale. Après avoir traversé d’étroites vallées de montagne, il s’enfonce maintenant dans la nuit. Les passagers ont éteint la lumière et des verres d’alcool s’échangent dans l’obscurité du compartiment. Entre deux tournées, on commence à guetter par la fenêtre grande ouverte, dans le vent et le fracas métallique du convoi, l’arrivée en gare, pas davantage éclairée, de Popovo. Heureusement, les trains bulgares sont lents, mais ponctuels, et Jo Van der Steen et Ronnie Marynissen sont bien là au rendez-vous.

Il y a déjà onze ans qu’ils ont délaissé Puurs, berceau de la Duvel et fief de Kris Peeters, pour vivre la plus grande partie de l’année à Lomtsi, au nord-est de la Bulgarie. Une bonne quinzaine d’autres Flamands, loups solitaires ou en famille, les ont suivis dans cette aventure, acquérant en tout une trentaine de maisons. Ce qui les a attirés ? Les vastes étendues sauvages, la gentillesse des habitants et surtout l’incroyable faiblesse du coût de la vie. La retraite se dessine pour la plupart d’entre eux et, quand on a une pension modeste, les prix bulgares changent la perspective du tout au tout. Une grande maison au milieu d’une campagne comme il n’en existe plus en Flandre revient à quelques dizaines de milliers d’euros à peine ; les courses ou le restaurant coûtent le tiers ou la moitié du tarif belge : le compte est vite fait. Quel­ques-uns de ces primo-arrivants viennent de Flandre occidentale ; …

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