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De grès et de force

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Speculoos. CC BY-NC-ND.

Patrick Jacquet a découvert un gisement de grès sur les hauteurs d’Yvoir. Cette pierre sert à la construction des routes, lesquelles font l’objet de chantiers régis par des marchés publics. Mais l’exploitation du gisement a filé entre les mains de Colas, une filiale belge du groupe Bouygues. Depuis six ans, l’ingénieur se bat pour dénoncer les manœuvres dont il est victime.

Quatorze millions. C’est la valeur potentielle de la trouvaille. Quand Patrick Jacquet signe en 2007 la convention de cession de « sa » carrière, il croit assurer ses vieux jours. Tout cela grâce à une promenade. Dix ans auparavant, un morceau de roche avait attiré son attention au détour d’une balade sur les hauteurs d’Yvoir. L’ingénieur industriel reconnaît alors la texture granuleuse caractéristique d’un grès d’excellente qualité. Aucune carte géologique n’indique la présence de cette pierre sur ce plateau couvert de pins et de pâturages. Cet oubli a maintenu son précieux sous-sol intact. Une mine d’or gris. 14 millions. Le grès est une roche très dure qui sert à produire le tarmac nécessaire à la construction des routes ; c’est l’une des rares pierres autorisées à supporter un trafic automobile intense. Qui détient ce matériau possède dès lors l’accès au juteux marché des infrastructures de transport, régi par les pouvoirs publics.

L’ingénieur rassemble une équipe de carriers de la région. Ensemble et avec les moyens du bord, ils dévoilent le gisement. « Le chef d’équipe a pleuré en découvrant le site », commente Patrick Jacquet. Cet ingénieur namurois est déjà actif dans une société de béton. La Carrière de Haut-le-Wastia (CHW), dont il est actionnaire majoritaire, achète la société détentrice du terrain avec le gisement de grès. Dans la foulée, il obtient les permis d’exploiter de la commune d’Yvoir et de la Région wallonne.

Mais, au bout de 10 ans, Patrick Jacquet et ses associés décident de vendre. Selon …

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