La pub politique à la loupe du genre
Enquête (CC BY-NC-ND) : Jehanne Bergé & Guillaume Derclaye & Éric Walravens
Publié le
Dans la course infernale aux pubs Facebook, ce sont surtout d’hommes qu’il s’agit. Les données mettent en lumière les stéréotypes sexistes des partis ainsi que les biais des algorithmes, et ce n’est pas joli-joli…
On vous dit « personnalité politique belge », à qui pensez-vous ? Probablement à une figure masculine : De Wever, Bouchez, Magnette ? Les biais de genre sont influencés par les représentations qui nous sont proposées, y compris sur les réseaux sociaux. « Il y a une personnalisation du politique en Belgique qui se fait autour des présidents. Ils sont presque exclusivement des hommes [à l’exception de Meyrem Almaci, présidente de Groen, et de la co-présidente d’Écolo, Rajae Maouane, NDLR] », explique Clémence Deswert, doctorante au Cevipol et spécialiste de la question du genre en communication politique. Mais, au-delà des présidents, ce sont les politiciens masculins qui sont singulièrement mis en avant sur les réseaux sociaux.
Tous partis belges confondus, de janvier à septembre 2021, via les pages personnelles, le montant dépensé pour les hommes est quatre fois plus important que celui pour les femmes, 57 hommes ont été mis en avant contre 28 femmes. Aussi, pendant la campagne de 2019, 640 000 € ont été déboursés pour promouvoir des hommes contre 111 000 € pour les femmes.
Nouveaux médias, vieilles pratiques
« Le fait qu’il y ait plus de pubs mettant en avant des hommes n’est pas un problème technologique, mais un problème de société », appuie Olivia Gambelin, chercheuse basée aux États-Unis et spécialiste en éthique et intelligence artificielle. Rappelons que, depuis 2002, la parité hommes-femmes est obligatoire sur les listes électorales. Alors pourquoi ces messieurs ont-ils davantage droit à la visibilisation ? « Les élections de listes permettent une certaine régulation, mais le vote …