Le poids de mes vieux
Aidants proches
Elles sont près d’un million en Belgique à apporter de l’aide à un proche en manque d’autonomie. Sous le radar des politiques, perdues dans un labyrinthe administratif, elles supportent un pan essentiel de notre système de santé. Médor est parti à la rencontre de ces personnes qui prennent soin de nos aînés.
Demain, le réveil sonnera à 5 h 15. Comme tous les jours. Alors, après avoir passé toute sa soirée à surnager dans la paperasse et sur Internet, Martine Dreesen va se coucher. À côté de l’ordinateur, la table de la salle à manger est recouverte de tracts de la mutuelle, du CPAS, de l’Agence pour une vie de qualité.
Avant d’aller au lit, ne pas oublier de préparer les médicaments. Vers une heure du matin, elle sursaute. Sa mère vient de tomber. Encore. Martine descend les escaliers, la relève, vérifie que tout va bien, la remet au lit, remonte se coucher. L’adrénaline la tient éveillée.
5 h 15. Le réveil sonne. Elle s’habille et griffonne à la hâte un mot aux infirmières pour les prévenir de l’incident nocturne, prend le bus vers Ottignies puis le train vers Bruxelles. Ne pas oublier d’appeler le médecin. De 8 h à 16 h, cette secrétaire d’une cinquantaine d’années souffle un peu, ses parents se font moins présents dans son esprit. Le téléphone n’est quand même jamais loin, au cas où. Sur le trajet du retour, elle tente de ne pas oublier de passer commande pour les repas de la semaine. Arrivée à la maison, Martine vérifie le cahier des infirmières, répare le volet, sort les poubelles, apprête le souper de ses parents, s’assure que les pilules ont été prises. Le soir, la voilà qui reprend les recherches où elle les a laissées la veille, pour comprendre, enfin, qui pourrait l’aider dans toutes ces …